Un débat sur l'âge idéal pour diriger le Cameroun a récemment opposé deux figures politiques, mettant en lumière les contradictions apparentes dans le positionnement du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).
L'échange a débuté lorsque Willy Mengue, membre du MRC, a avancé une théorie selon laquelle la tranche d'âge idéale pour un président se situerait entre 65 et 75 ans. Selon lui, cette fourchette permettrait d'avoir "un président qui peut nous apporter une autre expérience en dehors de la longévité."
Cette déclaration a immédiatement suscité une réponse cinglante de Pierre Blériot Nyemeck, qui a pointé du doigt ce qu'il considère comme une incohérence majeure. Il a rappelé que Maurice Kamto, leader du MRC, était candidat à la présidentielle de 2018 à l'âge de 64 ans - soit en dehors de la tranche d'âge désormais préconisée par son propre parti.
Nyemeck a poursuivi son analyse avec une pointe d'ironie : "S'il ne gagne pas directement en 2025, en 2032, il aura dépassé la tranche qu'ils ont indiquée. Il sera donc trop vieux." Cette observation met en évidence un paradoxe : selon les critères énoncés par le MRC, leur propre leader serait soit "trop jeune", soit "trop vieux" pour briguer la présidence.
Cette controverse soulève des questions plus larges sur la pertinence des critères d'âge dans le débat politique camerounais et met en lumière les difficultés des partis politiques à maintenir une cohérence dans leur positionnement idéologique. L'échange illustre également la tension croissante dans le débat public autour de la question du renouvellement de la classe politique camerounaise.
Nyemeck a par ailleurs critiqué ce qu'il perçoit comme une "dogmatisation" du MRC, suggérant que le parti tendrait à établir des règles arbitraires sans tenir compte de leurs propres contradictions internes.