Actualités of Thursday, 25 April 2024

Source: www.camerounweb.com

Police municipale : une note sur la table de Paul Biya

Vincent-Sosthène Fouda : « La police municipale, est une nécessité, un processus irréversible » Vincent-Sosthène Fouda : « La police municipale, est une nécessité, un processus irréversible »

L'actualité camerounaise est aussi marquée par les problèmes autour de la police municipale. Le récent accident causé par ces derniers à Etoudi enflamme les chaumières. De l’avis du socio-politologue Vincent-Sosthène Fouda, la police municipale a pour mission de maintenir la paix, l’ordre et la sécurité publique.

Lire ici sa tribune :

Toute municipalité de notre temps a besoin d’un personnel recruté par elle en fonction de ses besoins. La police municipale fait partie de ce personnel dont on a besoin. Elle est Conçue autour du quadrige bon ordre, sécurité, tranquillité et salubrité publics.

Pour contribuer à sa mise en œuvre concrète, des agents territoriaux peuvent être mobilisés. Ils interviennent sur un domaine souvent assimilé au régalien, qui dépend de l’Etat, alors même que les forces nationales sont mobilisées également. Dès lors cet article vise à éclairer sur ce corps tant décrié depuis son avènement dans nos villes, sa confusion dans les communes rurales. La police municipale, est une nécessité, un processus irréversible qui doit participer de manière efficiente à notre développement et ceci sur tous les plans.

La police municipale a pour mission de maintenir la paix, l’ordre et la sécurité publique. Elle doit aussi prévenir et réprimer le crime et les infractions aux lois et règlements sur le territoire de la municipalité à laquelle elle est rattachée.

Ses missions empiètent et ne mordent pas celles de la police nationale. À écouter les camerounais nous avons l’impression qu’ils n’ont besoin de personne pour se discipliner, pour se devoir un respect mutuel. Si tout ceci était vrai, on ne mettrait pas la police pour réguler la circulation routière. Il suffit qu’il n’y ait pas un policier sur la voie publique pour qu’on assiste à toutes sortes d’actes d’incivisme.

Les vendeurs à la sauvette qui occupent la chaussée, les motos et les pousses qui violent la priorité aux piétons. Tous ces actes d’incivisme sont posés par des hommes et des femmes doués de raison entendons nous proclamer ça et là. Nous entendons aussi des déclarations telles que: « on n’a pas fait baccalauréat plus 2, 3, 4 pour réguler la circulation ! » C’est peut-être vrai, mais si chacun se contentait de faire son travail, le baccalauréat plus, plus serait affecté à sa réelle compétence.

Les municipalités ont vocation à créer des emplois, il y a beaucoup d’emplois qui doivent être créés par ces structures décentralisées. Maintenant, c’est important et essentiel de privilégier l’information et la sensibilisation.

Dans la perspective de la création d’une fonction publique territoriale ou régionale voire communale, il faudra affecter ces agents dans une catégorie précise dans les grilles actuelles. Il faudra donc les gardes champêtres qui vont exercer dans nos villages comme agents communaux. Il faudra doter ce corps des textes leur donnant des pouvoirs en matière de police rurale. Ils devraient exécuter les directives de leur l’autorité territoriale dans l’exercice de ses pouvoirs de police, le maire de la commune. Leurs missions s’élargiraient avec les compétences locales en matière de sécurité. La police rurale, la protection des espaces naturels ne seront pas leurs seules activités.

Les agents de police municipale pourraient au risque de me répéter faire partie de trois cadres d’emplois de catégorie C à A (agent, chef de service, directeur). Leurs missions viseraient à faire appliquer les arrêtés de police des maires, ils seconderaient l’officier de police judiciaire, pourraient constater des infractions, selon les lois et règlements. Rien ne dit que ce statut n’existe pas déjà mais il tarde à être vulgarisé.

Quand quelque chose est nouveau dans la cité il faut prendre le temps de l’expliquer aux usagers. Il y a deux ans pas plus, nous voyions des camerounais prendre les escaliers roulants à contre sens, s’écrouler parfois en se mettant en danger. Pourquoi ? C’était nouveau. Il faut un temps d’apprentissage, un temps pour comprendre, assimiler, produire, développer.

Nous arrive-t-il de penser à penser à ce que sera le Cameroun demain, quand il ne sera plus une copie de ce que nous avons vu ailleurs, quand il ne sera plus une copie des mensonges gouvernementale, car oui reconnaissons-le, le gouvernement de la République ne nous présente que des maquettes, que beaucoup à l’étranger prennent comme la réalité de notre pays, et nous sur place nous n’avons que nos yeux pour pleurer en célébrant nos morts convaincus que tout est perdu.

Donnons-nous le temps, ce temps nécessaire. Les choses vont vites, plus vites que nous ne pouvons imaginer. Nous n’avons pas l’éternité du temps avec nous. Nous avons besoin de la police municipale, des gardes champêtres et de nos cours d’eau qui disparaissent pendant que nous regardons ailleurs ! Ce n’est pas toujours vrai comme le pense Keynes que : La sagesse universelle enseigne qu’il vaut mieux, pour sa réputation, échouer avec les conventions que réussir contre elles. C’est dans cette prise de conscience que se développera le Cameroun.