Le Mrc appelle à la libération de ses 101 militants encore en détention après leur condamnation en fin d'année dernière par les tribunaux militaires du Cameroun.
Hier(24 février 2022), Me Emmanuel Simh, le 3ème vice-président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc) a échangé avec la presse nationale et internationale sur la situation de ces militants que le parti appréhende comme des otages politiques au sens de la loi pénale camerounaise. Selon E. Simh, "les militants du Mrc sont d'authentiques prisonniers politiques. Ils ont été jugés et condamnés principalement pour l'infraction de révolution, à laquelle l'on a subordonné, pour faire impression, celles de rébellion, attroupement et defaut de carte nationale d'identité".
Lhomme politique rappelle que l'infraction de révolution est prévue et réprimée par l'article 114 du code pénal. "Cet article, explique-t-il, punit de l'emprisonnement à vie, celui qui tente, par la violence, soit de modifier les lois constitutionnelles, soit de renverser les autorités politiques constituées par lesdites lois ou de les mettre dans l'impossibilité d'exercer leurs pouvoirs". L'auteur ne manque pas d'ajouter que quand on lit le commentaire officiel de ce code pénal, l'on note que cet article vise la révolution qui constitue une atteinte à la sûreté intérieure de l'État. Il y est écrit, noir sur blanc, que c'est une "infraction politique qui peut évidemment cumuler avec d'autres infractions politiques ou avec des infractions de droit commun". Démonstration est donc faite, pour le commun des mortels, qu'à infraction politique, prisonnier politique.
Par la même occasion, le cadre du parti de Maurice Kamto a annoncé le retour de cette formation politique de l'opposition camerounaise dans les médias après un break. En effet, après la condamnation des cadres et militants du Mrc en fin d'année dernière, le parti avait décidé de garder mutisme. C'était un silence de combat, voire un silence de la douleur. Ne dit-on pas que les grandes douleurs sont muettes ? Cette douleur n'est pas seulement celle des condamnés, mais c'est aussi la douleur des familles, voire celle des Hommes épris des valeurs des droits humains ayant senti, devant l'ignominie, des persécutions politiques déguisées en décisions judiciaires. Les résistants du Mrc ont donc gardé silence pour marquer le coup et interpeller le peuple devant la violation flagrante et permanente de ses droits naturels.
Aujourd'hui, le silence est rompu. Question de revenir dans le débat public. Et pour cause: "la parole du Mrc est souhaitée parce que sa parole est attendue et parce que sa parole est entendue", élucide E. Simh.