L’activiste Jorel Jacques Zang s’est exprimé sur le cas Cabral Libii et les dissensions avec Kona. L’auteur du texte ci-dessous voit les choses clairement, le député à l’Assemblée nationale Cabral Libii se moquerait de l’intelligence des Camerounais. Lisez le plutôt.

Si Cabral Libii est supposément en difficulté aujourd'hui avec le pouvoir, mais c'est la faute à qui ? Je vois certaines personnes essayer de m'expliquer que le régime bloque la création de son parti politique. La bonne question c'est celle-ci : pourquoi avoir attendu des années après 2018 et être en friction avec M. Kona pour vouloir créer son parti ?

Bref, pour comprendre la politique au Cameroun, il faut comprendre le fonctionnement du régime en place et surtout faire la différence entre le système en place et le régime actuel.

1- Le système en place est un système de plus d'un siècle présent encore dans une bonne partie des pays africains sous la coupole de la France.

2- Le régime actuel est celui incarné par le président Paul Biya qui est calqué sur le précédent régime de son prédécesseur le président Ahmadou Ahidjo qui lui-même était calqué sur ce système en place via Ajoulat.

En clair, dans un système, on a des régimes (règnes) qui se succèdent un peu comme des rois se succèdent dans une monarchie et chaque régime a sa touche particulière en fonction de celui qui préside aux destinées du pays.

Parlant du régime donc, c'est un régime totalitaire qui fonctionne comme une monarchie absolue, c'est-à-dire le pouvoir est centralisé à 100 % autour d'un petit clan de quelques privilégiés qui se transmettent les avantages de ce pouvoir de génération en génération et qui ont la main mise sur absolument tout (le judiciaire, le politique, les finances publiques, le législatif, etc.).

C'est pourquoi vous allez toujours voir les "enfants des mêmes" éparpillés dans toutes les sphères publiques et parapubliques du Cameroun. Au cœur de ce régime, on a la tête qui jouit d'un culte de la personnalité en outrance.

Donc un régime pareil qui contrôle absolument tout, ne lâche jamais le pouvoir de son plein gré. C'est pourquoi croire qu'on peut changer les choses depuis l'Assemblée nationale avec un tel régime (qui constitue cette Assemblée à plus de 90 %) est une hérésie.

Croire qu'un changement dans la paix peut s'opérer avec un tel régime est une hérésie encore plus. La réalité est donc la suivante : les hommes trépassent avec leurs régimes (règnes) mais le système demeure exactement comme en monarchie.

Paul Biya n'étant qu'un élément de ce système (un peu comme un roi et son règne dans une monarchie) va partir mais le système demeurera car le système est au-delà de la personne qu'est Paul Biya.
La seule chose qui peut empêcher ce régime de perdurer dans sa continuité après Paul Biya, c'est que les Camerounais prennent véritablement conscience de leur réel pouvoir à dire stop et à nous voir, ce n'est pas demain la veille que cela arrivera.

Ce qui est sûr, c'est que tant que Paul Biya est vivant, il sera à Etoudi, donc attendons voir ce qui va se passer en 2024, car c'est lui-même qui avait donné rendez-vous aux Camerounais à cette année qui s'annonce charnière.