Dans une saga judiciaire captivante, Vincent Bolloré, le magnat français, voit ses aspirations au Cameroun sérieusement mises à mal. La Cour de cassation française a récemment infligé un coup dur à l’empire Bolloré en Afrique, en rejetant la demande d’annulation de Douala International Terminal (DIT), une filiale du groupe Bolloré, contre une décision d’appel favorable au Port autonome de Douala (PAD).

La Cour a annulé, pour cause de composition irrégulière du tribunal arbitral, la sentence arbitrale rendue le 10 novembre 2020 sous l’égide de la Chambre de Commerce Internationale (CCI) de Paris. Cette sentence avait initialement ordonné au PAD de payer 58,6 millions d’euros en compensation des prétendus dommages résultant de la perte d’opportunité dans l’appel d’offres pour le renouvellement de la concession du terminal à conteneurs du Port de Douala-Bonabéri à compter du 1er janvier 2020.

Le Directeur Général du PAD, Cyrus Ngo’o, a exprimé sa satisfaction face à cette décision, déclarant qu’elle met fin aux spéculations sur le fonctionnement du terminal à conteneurs et permet de récupérer les pénalités de stationnement injustement retenues par DIT S.A.

Le litige remonte à 2020, lorsque l'exploitation du terminal à conteneurs de Douala, un point stratégique pour l'économie du Cameroun, a été disputée. Une décision arbitrale initiale avait condamné le PAD à verser des sommes importantes à DIT et à relancer un appel d’offres pour l’exploitation du terminal. Toutefois, ce jugement a été contesté lorsque des liens étroits entre le juge d’arbitrage, Thomas Clay, et l’avocat de DIT, Emmanuel Gaillard, ont été révélés.