Actualités of Tuesday, 19 October 2021

Source: www.camerounweb.com

Pour un historien Camerounais, Gbagbo n'est pas sérieux avec son panafricanisme

Gbagbo lors du lancement de son nouveau parti Gbagbo lors du lancement de son nouveau parti


• Il s’agit de l'historien camerounais Raymond Eballe

• Pour lui, le Panafricanisme version Gbagbo n’est que pure slogan

• Raymond Eballe dénonce également les barrières imposées par les Etats africains entre-deux.




Le concept du panafricanisme est revenu au-devant de la scène médiatique africaine à l’issue du congrès constitutif ayant acté la création du nouveau parti de Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains - Côte d’Ivoire (PPA-CI). Depuis, les intellectuelles se posent des questions notamment sur l’opportunité de la reprise en main de cette idéologie qui n’est restée que mirage au niveau de la réalité. Pour l’universitaire et historien camerounais Raymond Eballe, ce panafricanisme tant rêvé, est devenu aujourd'hui un simple slogan pour séduire les masses. Et il ne croit pas non plus en Laurent Gbagbo.

La création du PPA-CI et le discours que l'ancien président ivoirien a prononcé à la clôture du congrès constitutif de son nouveau parti, montre un changement de cap dans la politique de l’ex-pensionnaire de la CPI. Changement de cap qu'explique Sylvain Nguessan, analyste politique ivoirien.
"Les médias et certains ont présenté Laurent Gbagbo comme un « ivoiritaire », un homme qui n’aime pas les étrangers même si on pouvait retrouver chez certains de ses lieutenants des éléments de discours allant dans ce sens. Donc, Laurent Gbagbo en adoptant cette nouvelle posture, entend se donner une nouvelle image, celle d’un homme qui n’a rien contre les étrangers, qui prône plutôt le rassemblement des peuples africains", explique Sylvain Nguessan.

"Il faut que les Etats africains s’unissent !", insiste désormais donc Laurent Gbagbo.
Mais, ce panafricanisme tant rêvé, est devenu aujourd'hui un simple slogan pour séduire les masses, estime l'historien camerounais Raymond Eballe.


« Est-ce que Gbagbo pourra assurer ce panafricanisme, à lui seul. il va falloir qu’autour de Gbagbo, que d’autres leaders africains adhèrent à cette idée. Moi je pense qu’au niveau de M. Gbagbo, cela va rester encore un slogan pour s’attirer la sympathie », a-t-il déclaré. A la question de savoir si le nationalisme et le panafricanisme peuvent aller de pair, il y est allé sans détour.
« J’ai l’impression que les deux devraient peut-être aller ensemble. On est déjà nationaliste à l’échelle de son pays, on est nationaliste à l’échelle de notre continent. Tous ceux qui ont lutté pour notre indépendance dans les années 50, 60, c’étaient des nationalistes, mais qui portaient en eux, l’idéal d’une Afrique unie et on a eu ce qu’on appelle la charte de libre échange continental… mais, il faut que les gens portent cet idéal de libre échange continentale pour commencer peut être à l’échelle de nos pays. Je commence par dire qu’à l’échelle de mon pays, par rapport à tel pays ou à tel pays africain, j’ouvre mes frontières, il n y a plus de visa, les marchandises entrent librement. Mais quand vous posez un acte comme cela, un 2ème chef d’Etat va poser un acte comme cela, et c’est comme cela que l’idéal panafricanisme va essaimer mais si nous sommes au niveau où même pour aller ici au Gabon, étant Camerounais, je dois prendre un visa, cela voudrait dire qu’il y a encore du chemin », a-t-il déploré.