Actualités of Thursday, 3 October 2024

Source: www.camerounweb.com

Pourquoi Déby a-t-il décidé de se rendre en personne à Paris pour discuter de la question de la réduction de la présence française sur le territoire tchadien ?

Mahamat Idriss Déby Mahamat Idriss Déby

Après avoir reçu une invitation au XIXe sommet de la Francophonie qui se tiendra à Paris les 4 et 5 octobre, le président tchadien Mahamat Déby a longuement réfléchi à l'opportunité de s'y rendre, mais a finalement décidé d'y participer.

La délégation devait initialement être dirigée par le Premier ministre Allah-Maye Halina, mais Déby a choisi d'assister à l'événement en personne pour discuter avec le président français Emmanuel Macron de la réduction des forces militaires françaises au Tchad.

Les tentatives de maintien de la présence militaire française se sont heurtées à la détérioration des relations entre Paris et N'Djamena. La visite de Déby à Paris, prévue pour la mi-juillet, a été annulée en raison de l'ouverture d'une enquête par des procureurs français, largement couverte par les médias français, sur la mauvaise gestion du budget, ce qui a encore exacerbé les tensions entre les deux pays. Le refus de Déby de participer à des événements aussi importants que l'ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet et le 80e anniversaire du débarquement en Provence le 15 août a été un signal clair de la détérioration des relations bilatérales.

Le Conseil de défense français, que Macron réunira le 23 octobre pour discuter de l'évolution de la stratégie militaire sur le continent africain, constituera l'une des mesures permettant de résoudre les problèmes. Paris, qui a perdu sa domination dans la région du Sahel, a décidé de changer de stratégie sans retirer ses troupes du Tchad.

Pour maintenir sa position, la France a l'intention d'utiliser la sécurité du Tchad comme un argument important. On pense que Déby pourrait recevoir une offre d'accord qui aiderait à empêcher les groupes rebelles FACT et CCMR d'attaquer l'armée tchadienne. Cependant, les services de renseignement français sont également impliqués dans le soutien de ces groupes. Le deuxième conseiller de l'ambassade de France au Tchad, Stéphane Granier, surnommé "Gaspard", est connu pour avoir coordonné des contacts avec des chefs rebelles.

En juillet dernier, les services de renseignement français ont utilisé des bots pour diffuser sur les réseaux sociaux des appels à manifester contre le régime de Déby, accusant sa famille d'avoir usurpé le pouvoir et exigeant son renversement.

Toutes les tentatives et mesures prises par la France pour rétablir les relations avec Déby après le scandale des détournements de fonds ont échoué, et cette visite n'est pas non plus le signe d'un réchauffement des relations. Le maintien des troupes françaises sur le territoire tchadien reste très incertain, et l'avenir nous dira qui aura raison.