Actualités of Saturday, 20 October 2018

Source: www.lebledparle.com

Pourquoi le RDPC va disparaître - Wilfried Claude Ekanga

Nous ferons disparaître le RDPC en rendant les autres partis ( encore plus ) intéressants. Nous ferons disparaître le RDPC en rendant les autres partis ( encore plus ) intéressants.

Fort de ses interventions politiques, le camerounais Wilfried Claude est devenu en quelques mois un acteur majeur de la scène médiatique. Ce regain de popularité n'empêche pas le jeune partisan du MRC de publier régulièrement des chroniques. Lebledparle.com vous rapporte la dernière en date.

« A jeter dans l’eau POURQUOI LE RDPC VA DISPARAÎTRE

Quand on ne sert à rien, on finit par disparaîtreQuand on est inutile, on doit s’effacer Et le RDPC n’a servi à rien depuis 33 ans. Il va donc disparaître C’est inexorable. En 2018, plus que jamais, c’est l’opposition qui a fait la vie. Le parti au pouvoir est resté en mode cadavre.Tout ce qui a changé au Cameroun cette année n’a été que l’œuvre des candidats adverses.

1 —- Pour que les jeunes s’inscrivent sur les listes électorales, il a fallu Cabral Libii.
Le RDPC n’aime pas les jeunes. Sur un plateau de télévision, le mot « Jeune » a sonné comme une insulte. On m’a sorti cet argument en pipi de chèvre à chaque fois : « Vous êtes jeune, Mr..Ekanga », ou encore : « J’aimerais rappeler à mon jeune confrère Wilfried que ... », et ainsi de suite.
De Félix Zogo à Messanga Nyamding en passant par Emmanuel Pensy, aucun d’eux n’a dérogé à la règle de ce mépris qui en réalité, les ridiculisait eux-mêmes.

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D’ailleurs, ils étaient même heureux ( et le cachaient à peine ) du fait qu’une faible proportion de jeunes soient inscrits sur les listes électorales. Dans un pays normal, un État qui aurait autant failli à enseigner l’amour du politique à ses citoyens se remettrait honteusement en question Mais ça c’est dans un pays normal.

Nous représentons les 3/4 de la population nationale, et curieusement, notre propre gouvernement nous dédaigne. Il était donc urgent de leur rappeler que pour être un adulte, il faut avoir été jeune. C’est une voie obligatoire. Sauf qu’on est au Cameroun, et au Cameroun, tout fonctionne à l’envers.
C’est le seul pays au monde où un Président qui se réclame du « Renouveau » n’opère qu’avec des vieillards croulants.
Il aurait dû parler en fait du « Renouvieux »

2 —- Pour qu’un de ces vieux laisse la place à un jeune, il a fallu Ni John Fru Ndi. Il a compris qu’on ne pouvait pas crier « Biya must go » pendant 27 ans, et rester soi-même candidat toute cette période. En ce sens, le SDF a fait preuve d’une volonté de réforme. Au RDPC, on ne sait même pas qui est le numéro deux, porteur d’avenir. Que de vieillards à perte de vue, comme de grosses algues échouées sur les rives d’une mer agitée par les vents de nuit. Ce n’est pas un conflit de génération qu’on veut faire ici. C’est simplement la volonté de disposer d’un appareil qui illustre le paysage démographique réel du pays. Ni plus ni moins.

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Mais comme la fonction publique est le nourricier principal, tout le monde veut y aller. Alors, par un insolite tour de « droit d’aînesse », les vieux se taillent une part de choix. C’est un peu comme la viande de vipère dans mon village, que vous n’avez pas le droit de manger si papa ne vous la donne pas. C’est ce qu’on appelle une « loi gourmande ». Une règle égoïstement fabriquée pour s’assurer de manger tout seul les mets les plus délicieux.

3 -— Pour qu’on ait des jeunes self-made millionnaires et candidats, il a fallu Matomba et Njifor Franklin.

Grâce à eux, on a compris que c’était possible. Ils ne gagneront peut-être pas cette présidentielle, mais ils auront au moins démontré qu’on peut, par soi-même, se hisser dans le round de tête du peloton des candidatures, et prétendre à la magistrature suprême, à moins de 40 ans.

Malgré leurs insuffisances et leur relative impopularité, ils avaient réussi à glaner des soutiens plus ou moins pertinents. Matomba n’est peut-être pas bon politicien, mais à travers lui, on a vu un acteur indépendant, et qui s’implique activement sans se dire : « Moi je suis un opérateur économique, la politique ne m’intéresse pas ».

Car de fait, les deux sont interconnectés depuis la nuit des temps. La politique structure l’économie et l’économie détermine la force politique. On est donc bien loin du « soit l’un soit l’autre » de la mentalité populaire entretenue par nos sinistres gouvernants, depuis le début de la République.

4—- Avec le MRC, le temps s’est arrêté un moment.
La mer s’est retirée au loin. La terre a tremblé et les animaux se sont abrités, dans l’attente de l’inévitable tsunami qui allait s’ensuivre. Et la vague n’a pas déçu ! Elle a déferlé sur le rivage du paysage politique camerounais avec des acteurs poignants, incisifs et intelligents au possible. Ce fut la plus belle équipe du tournoi.

L’arme fatale qui a assassiné l’un après l’autre les représentants du parti au pouvoir sur tous les fronts était un objet simple, mais hyper tranchant : L’ARGUMENT !!

Au RDPC, cette chose n’est que très peu répandue. Ils ne savent même pas à quoi elle sert. Ils avaient l’intimidation, la condescendance et l’arrogance de leurs postes de prestige pour principal mode de fonctionnement.

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Par une approche simple et solide, nous avons remotivé les masses à se pencher sur les sujets politiques. Nous avons brisé le verrou de l’opacité et recréé un soupçon de démocratie où le débat est revenu au centre. Nous avons fait transpirer de peur le pouvoir, et poussé l’administration judiciaire dans ses derniers retranchements.

Cela a même permis à la chaîne nationale, jetée aux oubliettes depuis des années à cause de son contenu archi ennuyant, de redevenir pour trois jours, le média le plus regardé du pays. Ce furent « Les Trois Glorieuses de le CRTV ». C’est dire à quel point même sur ses propres problèmes, l’Etat a eu besoin du MRC pour briller.

J’ai quelques connaissances au RDPC, que j’ai rencontrées avant la période électorale. Nous sommes plus ou moins amis en privé, mais politiquement très opposés. Car le projet politique du parti des flammes n’est rien d’autre qu’un incendie géant, qui ravage le pays depuis bientôt quatre décennies.

Demandez donc aux hommes et femmes de nos villages qui ont voté pour Paul Biya quel est le programme de son parti. La réponse vous plaira beaucoup.
Quand ce n’est pas le slogan : « Paul Biya incarne la force de l’expérience », ils vous diront : « C’est le père du renouveau, pour atteindre l’émergence en 2035 ». Ils ont en effet cette étrange manie de parler de l’individu Paul Biya, alors qu’on leur demande de parler de la structure RDPC. A croire que là-bas, l’homme est le parti. On n’ose même pas imaginer la catastrophe quand la tête ne sera plus là.
Peut-être disparaître t-il avec sa tête ?

Ses adhérents possèdent à cet effet une autre attitude comique : Ils pensent que gagner les élections signifie faire du mal à l’opposition, et remporter une sorte de bras de fer qu’ils sont en fait seuls à mener. Le réel nous apprend pourtant que c’est tout le Cameroun qui sort perdant au cas où le RDPC venait à l’emporter.

Car cela signifie que les lignes de chemin de fer, les tramways, la gratuité de l’enseignement et toutes les belles choses promises resteront lettre morte. Or, Dieu sait que c’est tout le monde qui en souffre, qu’il soit sympathisant de l’opposition ou du fameux parti gouvernant.

Si Douala et Yaoundé ne sont pas encore reliées par une autoroute, les accidents qui sur la piste actuelle, tuent les usagers au quotidien, ne font aucune distinction de leur couleur politique.
Il faudrait peut-être le leur rappeler. .. Mais pour qu’ils comprennent, il faut espérer que le cancer du pain-sardine ne soit pas déjà dans sa phase terminale.

Nous ferons disparaître le RDPC en rendant les autres partis ( encore plus ) intéressants. Et puisque eux, sont hautement médiocres, ils ne résisteront pas. Ils ont d’ailleurs déjà commencé à nous fuir lors des débats publics.
Quand on est aussi faible, on va forcément disparaître.
Sans compter les fraudes, la tricherie, le monnayage, les dessins de table, la manipulation, les PV artificiels etc ...

Quand on est aussi faux, disparaître devient carrément un devoir
Il n’y a donc rien à faire, le RDPC va disparaître. Qui ne vivra pas ne verra pas.

Yaoundé, le 20 octobre 2018 »