Lettre ouverte à M. le délégué générale à la sureté nationale
Monsieur le Délégué Général à la Sûreté Nationale,
Le 10 août 2017. Un déploiement exceptionnel de la Police est visible à l’Hôpital Général de Yaoundé. Les éléments de ce corps ont littéralement pris d’assaut la formation hospitalière, en particulier l’accès à la morgue.
Aux alentours de 13h 30, deux hauts gradés de la Police, le commissaire central n°1 et le commissaire du 6e arrondissement font une apparition remarquée dans les services administratifs. Selon toute probabilité, ils viennent informer les autorités compétentes de leur ferme intention d’organiser à l’avenant, les obsèques de M Philippe KOUAMEDJO, décédé le 24 juin 2017. Ils semblent obéir à la volonté du « deuxième lit » du défunt, qui, au mépris d’un protocole d’entente entre les enfants KOUAMEDJO, signé devant un Magistrat du Tribunal d’Ekounou, quelques jours plus tôt, a entrepris de caporaliser les obsèques.
La mobilisation policière de ce 10 août présente un double mérite : d’une part, elle vient confirmer les rumeurs insistantes distillées auprès de divers milieux associatifs et culturels, qui faisaient état d’une « humiliation » annoncée contre Mme Evelyne KOUAMEDJO, qui avait jusque-là consenti à laisser la gestion des obsèques du défunt à l’entière responsabilité des enfants, conformément aux dernières volontés de M Philippe KOUAMEDJO ; d’autre part, elle corrobore la matérialisation de ce qui n’était alors qu’une présomption de puissance, bruyamment revendiquée par le « deuxième lit », assuré, semble-t-il, d’incontestables soutiens au sein du Régime…
D’ailleurs, dès le matin, le commissaire central n°1 et le commissaire du 6e arrondissement ont donné le ton : ils ont en effet convoqué le fils aîné, habité par le souci du consensus, du respect des dernières volontés du défunt consignées dans le protocole qui organise les obsèques prévues les 10, 11 et 12, après d’innombrables conciliabules entre tous les enfants, et sous l’encadrement bienveillant d’une élite du département du NDE, plutôt affable et constructive…
Ce 10 août, au vu du spectacle qu’offrent la Police et sa protégée, et de menaces que les deux font peser sur le déroulement des obsèques, ces dernières vont être suspendues par ceux qui ont la responsabilité légale et légitime du corps de M Philippe KOUAMEDJO, dans l’espoir que les diverses parties honorent dignement la mémoire du défunt. C’était compter sans la détermination affichée du « deuxième lit ». Il n’y aura pas de levée de corps. Pas plus ce 10 août, que le lendemain, en raison de la mobilisation des forces de police, étendue d’ailleurs à Batchingou, qui abritera finalement d’étranges obsèques, samedi 12 août, sans le corps du défunt ! Je laisse le soin aux vrais gardiens de la Tradition dans cette Région, de nous aider à comprendre…
Monsieur le Délégué Général à la Sûreté Nationale,
-Je refuse de croire que vous avez déjà votre religion sur cette « affaire » !
-Je refuse de croire que ce scénario cauchemardesque a été finalement favorisé par la Police de notre pays !
-Je refuse de croire que la Police du Cameroun, Institution respectable, a pu être ainsi mobilisée, non pas pour faire appliquer une décision de Justice- puisqu’il n’y en pas-mais pour la « gloire » d’une citoyenne, qui revendique d’indéfectibles soutiens en son sein !
-Je refuse de croire que les collaborateurs du DGSN, connu pour sa Sagesse, ont décidé d’induire ce Vénérable Patriarche en erreur !
-Je refuse de croire que les experts de la Police n’ont pas pu remettre en cause la validité d’une « grosse » présentée par leur protégée, alors même qu’il s’agit d’une grossière manœuvre, puisqu’il n’y a jamais eu de procédure judicaire de divorce digne de ce nom- si ce n’est une parodie- entre Dame Evelyne KOUAMEDJO et son époux, mariés sous régime monogamique le 18 janvier 1975 à Yaoundé !
-Je refuse de croire que les fins limiers de la DGSN n’ont pas pu établir que leur protégée est titulaire de deux actes de mariage avec M Philippe KOUAMEDJO ; dont l’un, sous régime polygamique, dressé par les soins de M Nana André Flaubert ( chef de village), à Batchingou le 20 septembre 1994 ; et l’autre, sous régime monogamique , dressé le 3 mars 2004, par M YOUMBI Roger, Adjoint au Maire de Yaoundé 2e !
- Je refuse de croire que ce corps d’élites, n’a pas pu entrer en possession d’un document aussi précieux que la « requête en divorce » adressée par la protégée de la Police, à la Présidente du Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, le 12 octobre 2005, ainsi que l’Ordonnance n° 62 du 22 Novembre 2005 rendue par la même juridiction !
-Je refuse de croire que les spécialistes de la Police ont décidé de fouler aux pieds, les dernières volontés de M Philippe KOUAMEDJO écrites de sa main, notamment au sujet de l’organisation de ses obsèques, alors que le document est non seulement disponible, mais détenu par les diverses parties !
-Je refuse de croire que les puissances de l’argent-roi, les forces de la nuit, les relations familiales et les réflexes communautaires ont eu raison de la lucidité des experts d’aussi bonne réputation de la Police !
-Je refuse de croire que la Police, a cessé d’être « au service de tous et de chacun », comme c’est la tradition Républicaine !
-Je refuse de croire que c’est cela la Police dont rêve M le Président de la République.