Actualités of Monday, 26 December 2022

Source: www.camerounweb.com

Pouvoir et mysticisme : Voici pourquoi Paul Biya laisse pourrir ses 'copains' en prison

Ce récit est toujours d'actualités Ce récit est toujours d'actualités

Ce récit est toujours d'actualité même ayant traversé plusieurs années. Paul Biya est toujours au pouvoir. L'opération épervier continue d'envoyer des cadres et personnes hauts placées en prison, etc.

Le confrère Camer.be se demandait il y a cinq ans pourquoi Paul Biya laisse ses 'copains' pourrir en question. Le confrère a tenté de trouver une réponse claire à cette interrogation à travers ce récit en dessous.

« La question mérite d’être posée au vue de la situation qui prévaut dans les arcanes du pouvoir de Yaoundé. Au centre des préoccupations, le cas Essimi Menye, Béti, originaire de la Lekié, ancien ministre des Finances, ancien ministre de l’agriculture et du développement rural.

Victime d’un accident avant son débarquement du gouvernement le 2 octobre 2015. Interné dans une formation sanitaire à Yaoundé, il se trouve dans une situation d’urgence et son cas suscite des passions. Une véritable levée de boucliers à laquelle la presse se donne à cœur joie.

A la limite, ca va dans tous les sens : pour ou contre son arrestation dans le cadre de l’opération épervier, pour ou contre son évacuation sanitaire. Toujours est-il qu’il est malade et mérite une attention particulière. Comme on redoute le pire, au fil des jours, l’affaire se corse et se tribalise.

Largement majoritaire dans l’ossature du gouvernement , nombreux sont ceux de leurs fils anciens ministres, anciens directeurs généraux et cadres qui croupissent dans les geôles dans le cadre de l’assainissement des mœurs publiques connu sous le nom de « opération épervier » avec plusieurs cas de décès en détention. Du coup, ils crient à leur « génocide » programmé par le renouveau. Une patate chaude sur la table de Paul Biya.

Comme illustration, nous reprenons ici un pamphlet paru dans le journal « ESSINGAN » du nom de l’arbre fétiche chez les Bétis qui, manifestement se mettent en ordre de bataille.


Essimi Menye présumé condamné.

Le cas Essimi Menye, condamné avant le moindre jugement, est révélateur d’une épuration. La capitale est proche de la roche tarpéienne, l’ancien ministre Essimi Menye sur son lit d’hôpital doit méditer sans doute cette affirmation. Hier adulé, flatté, le voici voué aux gémonies, vilipendé par ceux-là mêmes qui le défiaient presque.

Malade, il souffre dans sa chair et probablement dans sa tête. Les journaux bruissent de rumeurs, de méchantes rumeurs le concernant. Son nom est associé à toutes de sortes de combines à la CAMAIR-CO, à la SCT, dans la faillite des banques, bref une espèce d’Al Capone version camerounaise.

Loin de nous l’idée de défendre un homme déjà condamné par certains avant même d’être jugé, il faut quand même regretter qu’il y ait deux poids, deux mesures. M. Essimi est tellement malade qu’il lui faut une évacuation sanitaire. Apparemment il ne l’aura pas. Des militaires sont de faction devant sa chambre d’hôpital.

Morts en prison.

Henri Engoulou a subi le même traitement. Il en est mort. Arrêté, interné à l’hôpital, il n’a jamais pu se défendre devant la justice de son pays. Cinq, six ans durant, il a été gardé à Kondengui comme un vulgaire escroc. Sans jugement. Mme Catherine Abena, ancien secrétaire d’Etat à l’Education de base a subi le même sort. Elle a été arrêtée alors que son patron, le ministre des Enseignements secondaires paradait toujours au sommet du ministère.

Tout récemment, on l’a interpellé quelques heures. Il a été libéré vite fait. L’ambassadeur Jérôme Mendouga est également passé de vie à trépas à Kondengui, sans qu’on ne sache très bien ce qu’on lui reprochait.

Il en est aussi de Booto à Ngon, un vénérable haut commis de l’Etat, tiré de sa retraite puis embastillé pour un supposé détournement de broutilles pour un ancien directeur des Impôts et ministre des Finances. Ses bourreaux l’on laissé mourir sans soins. Olanguena Awono est en prison, frappé lourdement. Tout comme Ntongo Onguene.

Evacuations sanitaires à tête chercheuse.

Amadou Ali est malade, paraît-il. Il a eu sans problème une évacuation sanitaire. Personne n’a bronché. Jusqu’à ce jour le peuple s’interroge sur l’explosion de la poudrière du Quartier Général il y a quelques années. M. Ali était alors ministre de la Défense. Il ne nous a rien dit et il continue à trôner aux postes de Vice Premier ministre.

D’aucuns ont affirmé qu’il a joué un rôle trouble dans des négociations avec les terroristes de Boko Haram pour libérer les otages étrangers. L’argent a circulé. Notre argent. De grosses sommes. Il semble que certains Camerounais ont pris au passage de petites commissions, des millions quand même. On nous dit qu’Aboubakar Shekau s’est fâché qu’on le roule ainsi dans la farine.

En temps de guerre, pactiser avec l’ennemi s’apparente à de la haute trahison. Garga Haman Adji a tenté il y a quelques années de chasser des baleines. Il s’est recyclé à la CONAC. Dès qu’il est malade, on l’envoie vite fait à l’étranger. Les évacuations sanitaires ont des yeux.

Traitement à deux vitesses

Quand on s’appelle Mendouga, Essimi, Engoulou, Abena, Booto à Ngon, c’est compliqué. C’est même impossible. N’est-il pas temps de traiter de la même manière tous les citoyens ? L’opération Epervier a des yeux. Est-ce juste ? Non évidemment. Mendo Ze est en prison pour détournement présumé de fonds publics.

Son successeur à la CRTV, M. Vamoulke, apparemment n’est pas un ange. Il a élu domicile au Tribunal criminel spécial (TCS). Il s’explique sur de petites affaires d’argent, des milliards quand même. Le « management moderne’’ a de ces revers ! M. Vamoulke est libre comme le vent. Il se prénomme Amadou, pas Gervais. On n’ose pas penser que la différence vient de là. Personne ne prône le tribalisme, en tout cas pas nous.

Nous disons simplement que les Camerounais, tous doivent bénéficier du même traitement judicaire. La justice doit être la même pour tous. Un observateur de la scène politique camerounaise relève qu’il y a des tribus, des régions où on fait des motions de soutien. Ailleurs on écrit des memoranda.

Dans la motion de soutien, on crie son amour, sa déférence, son soutien ‘’indéfectible’’. On est remercié, félicité. Dans le mémorandum, ou tempête, on exige, on menace presque. Et ça marche. Traitement à deux vitesses. Vive le mémorandum ! »