Actualités of Monday, 28 April 2025

Source: www.camerounweb.com

Pouvoir: la grande reprise en main du RDPC par Paul Biya

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D'après Jeune Afrique, le président camerounais a récemment restructuré son parti pour éviter toute dissidence avant la présidentielle
Face à un parti au pouvoir "en souffrance, critiqué à la base et divisé dans ses sommets", Paul Biya a procédé à une vaste réorganisation du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). C'est ce que révèle une enquête de Jeune Afrique publiée le 28 avril 2025.

Selon le magazine, le président camerounais a mené, tout au long du mois de mars, de nombreuses consultations depuis sa résidence de Mvomeka'a, notamment avec Jean Nkuete, secrétaire général du parti depuis 2011. Ces discussions ont abouti à un nouvel organigramme, officialisé les 24 et 25 mars par une série de nominations au sein du comité central et des instances départementales du parti.
"C'est une reprise en main par le chef de l'État, qui réaffirme qu'il est le seul maître à bord", confie au magazine une source proche de la présidence. Cette restructuration vise notamment à remplacer certains membres influents décédés, mais aussi et surtout à contenir les dissensions internes à l'approche de la présidentielle.

Jeune Afrique précise que dans ce "savant jeu d'échecs dont il est friand", Paul Biya a promu certaines personnalités tout en limitant l'influence d'autres. Le cas le plus emblématique est celui de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, considéré par beaucoup comme un "vice-président" et qui se voyait déjà comme "l'homme de la réélection du chef de l'État". Son nom a été "oublié" lors des nominations au comité central et au bureau politique du RDPC.
Cette stratégie de recadrage n'est pas nouvelle. "Autour de chaque scrutin présidentiel, il y a un moment de recadrage, que ce soit un remaniement gouvernemental ou des arrestations de personnalités politiques", explique au magazine un observateur averti.

L'enquête de Jeune Afrique révèle également que cette réorganisation permettrait à Paul Biya d'éviter la tenue d'un congrès du RDPC, réclamé par certains militants mais qui n'a plus eu lieu depuis 2011. Un tel événement pourrait en effet mettre sur la table la question même de sa candidature pour la présidentielle, "ce que le chef de l'État veut à tout prix éviter".