La Fédération camerounaise de football voulait noyer un scandale d’extorsion de fonds, sans le vouloir, elle vient de lancer une autre polémique. Dans ses récentes publications sur les réseaux sociaux, le journaliste français Romain Minola a révélé qu’il menait une enquête sur des cas d’abus sexuels sur mineurs dans un centre de football à Bafoussam dans la région de l’Ouest. Il avait porté l’information à l’attention de Samuel Eto’o qui selon lui, n’a pas réagi.
Après cette révélation, certaines victimes du coach prédateur sexuel brisent le silence. Le lanceur d’alerte Nzui’Manto a receuilli quelques témoignages de victimes qui ont accepté évoquer les abus de leur bourreau.
« Il faisait le chantage aux footballeurs lorsqu'il a été recruteur dans les clubs d'élite(panthère,racing,fovu,feutcheu) pour qu'il te titularise ou pour que ton dossier de prime de signature soit approuvé par lui auprès de la direction du club,il faut lui donner ton derrière. »
« Il a abusé sexuellement plusieurs footballeurs issus de nombreuses catégories dans son centre de formation (U14,U 16, U18). Ces innocents enfants manquent de courage pour le dénoncer. »
La fédération camerounaise de football de son côté n’a pas encore communiqué sur ces faits récents qui soulèvent un problème sérieux au sein de l’encadrement des jeunes footballeurs.
Moralité douteuse
La fédération camerounaise de football a jeté du doute sur la crédibilité du journaliste qui a révélé les cas de pédophilie à Bafoussam en accusant celui-ci de chantage.
« Le 23 novembre dernier, le président de la FECAFOOT, Monsieur Samuel ETO'O, a été contacté par écrit à travers le service de messagerie Whatsapp par un correspondant se présentant sous l'identité de ROMAIN MOLINA. Il a indiqué dans ses écrits qu'il détient des documents et une clé USB contenant des conversations audios et téléphoniques préjudiciables à l'image de la Fédération ainsi qu'à celle de son Président. Poursuivant sur sa lancée, cet individu a ajouté qu'il était prêt à renoncer à la publication de ces éléments moyennant le paiement de la somme de 25 000 Euros, à virer sur un compte dont il a fait parvenir le relevé d'identité bancaire. L'intéressé était également disposé à donner les noms de ses commanditaires, lesquels selon ses dires lui avaient déjà versé 7000 Euros d'avance et s'étaient engagés à payer un solde de 13000 Euros après publication.
Naturellement, le Président de la FECAFOOT n'a jamais donné suite à cette demande, parce qu'il est de principe de ne pas négocier avec les maîtres-chanteurs. En tout état de cause, la FECAFOOT envisage de saisir la justice française d'une plainte portant sur cette tentative d'extorsion de fonds. A l'occasion de cette procédure, elle aura le droit d'accéder au dossier de sorte à y voir plus clair. », indique la Fecafoot dans un communiqué.