Actualités of Tuesday, 6 June 2023

Source: www.camerounweb.com

Présidentielle 2025 : les divisions internes menacent le leadership de Maurice Kamto au sein du MRC

Maurice Kamto, lors d'un meeting Maurice Kamto, lors d'un meeting

À l'approche de l'élection présidentielle de 2025, des divisions se creusent au sein du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Les dissensions et les départs de militants fragilisent la position de Maurice Kamto, contesté par certains membres de son parti. Jeune Afrique y consacre tout un dossier.

Maurice Kamto, né le 15 février 1954, et Paul Biya, né le 13 février 1933, auront respectivement 71 ans et 92 ans en 2025, année de l'élection présidentielle. Cette réalité alimente les critiques à l'encontre de ces deux figures politiques, jugées trop âgées pour gouverner le Cameroun. Richard Tamfu Richard, secrétaire national et membre éminent du directoire du MRC, prône l'alternance non seulement au sommet de l'État, mais aussi au sein de son propre parti d'opposition, assure Jeune Afrique.

Selon Jeune Afrique, ces critiques ont donné lieu à une réaction de la part des partisans fidèles à Maurice Kamto, qui ont ravivé les tensions au sein du MRC. La vie du parti est loin d'être sereine, avec de nombreux militants et certains cadres éminents ayant déjà quitté le navire, rejoignant parfois le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir. C'est le cas de Sam Sévérin Ango, qui s'était proposé comme porte-parole du MRC mais s'est vu demander de rentrer chez lui. Il affiche désormais fièrement son soutien à Paul Biya en portant des écharpes et des chapeaux à l'effigie du président, qu'il combattait pourtant par le passé.

Selon un ancien militant du parti, qui maintient des liens avec ses anciens camarades politiques, le pire est à venir. Il prévoit une vague de démissions imminentes et nous recommande de nous rapprocher d'un membre du MRC qui s'apprête lui aussi à prendre ses distances. Des départs en cascade pourraient donc se produire. À Douala, des sections du parti expriment déjà une colère sourde et les choses se mettent en place, rapporte un autre membre du MRC en France. Certains camarades préparent déjà un candidat pour défier Maurice Kamto, affirme-t-il à Jeune Afrique.

Parmi les personnalités influentes pressenties pour prendre la tête du mouvement se trouve Michèle Ndoki, vice-présidente du directoire des femmes du MRC. Les dissensions entre elle et l'ancien ministre ne datent pas d'hier. Après leur séjour commun en 2019 à la prison de Kondengui, où les relations avec Maurice Kamto étaient très tendues, l'avocate s'était éloignée et avait occupé une position à part au sein du parti.

Ensuite, lors des élections législatives de 2020, elle avait souhaité se présenter comme députée dans sa région natale du Littoral. Cependant, Maurice Kamto avait décidé de ne pas soutenir cette démarche, qualifiant celle-ci d'« expédition douteuse ». En voyant ses chances de siéger à l'Assemblée diminuer, Michèle Ndoki s'était rapprochée du pouvoir en établissant des contacts avec le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona. Cette décision avait été perçue comme une trahison par les partisans loyaux à Kamto, qui avaient appelé à sa démission. Malgré cela, Michèle Ndoki reste déterminée à briguer la présidence du MRC lors du congrès prévu en novembre à Yaoundé.