À la clôture des inscriptions le 31 août pour l’année en cours, le compteur d’Elections Cameroon affiche une hausse de 8 % de citoyens inscrits. Un regain d’intérêt pour la compétition électorale en perspective.

Le directeur général d’Elections Cameroon (ELECAM) est fort à l’aise de dresser le bilan des opérations d’inscriptions sur les listes électorales 2023. Devant la presse convoquée vendredi dernier pour les besoins de la cause, Éric Essousse fait parler les chiffres.

On a enregistré près de 360 000 nouveaux inscrits. En comparant aux chiffres de l’année dernière en 2022, il y a une augmentation en valeur absolue d’environ 30 000 nouveaux électeurs potentiels. Au total, le fichier électoral camerounais affiche un peu plus de 7 523 000 électeurs. À la Direction générale d’ELECAM, on évoque un taux de réalisation des objectifs de l’ordre de 99 %.

Pour atteindre ce résultat, Elections Cameroon a lancé une plateforme de collaboration avec les partis politiques. Ceux-ci sont en effet les principaux quémandeurs des suffrages, en vue de se maintenir au pouvoir ou de le conquérir par le vote des citoyens.

Si les partis politiques apprécient cette initiative qui tend à leur permettre de maitriser davantage le corps électoral, ELECAM insiste plutôt sur l’engagement des formations politiques dans la sensibilisation et la mobilisation des citoyens à s’inscrire sur les listes électorales puisqu’elles en sont les premières à en bénéficier.

Si ELECAM semble se satisfaire des statistiques ainsi enregistrées, le constat reste que sur une population électorale potentielle d’un peu plus de vingt millions de personnes, deux camerounais sur trois en âge de voter ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Il s’agit incontestablement d’une anomalie.

Dans les rangs de l’opposition, certains partis politiques se sont résolument lancées dans la mobilisation pour inverser la tendance. Le « mouvement des 11 millions de citoyens » est depuis quelques temps sur le terrain.

Il a pour tête de proue le député et président national du PCRN Cabral Libii. L’ambition, déjà affichée lors de la campagne des inscriptions 2023, est de tirer le nombre de Camerounais inscrits sur les listes électorales au moins à un nombre égal à 11 millions.

Un des arguments que les uns et les autres ne vont sans doute pas manquer d’utiliser, c’est de rappeler que les échéances électorales sont à la porte, avec au programme les élections municipales et législatives en février-mars 2025, et surtout la présidentielle en octobre 2025.

Ce qui signifie qu’en matière d’inscription sur les listes électorales, l’année 2024 à venir reste peut-être l’unique occasion qui sera donnée aux retardataires de se rattraper à l’effet de faire entendre leurs voix le moment venu dans le choix des gouvernants de la cité, à savoir le président de la République et les maires d’une part, et d’autre part le législateur formé par l’ensemble des députés dont il faudra renouveler le mandat.