Suite à une réunion de crise entre les grévistes et l’autorité administrative, la commission ad hoc chargée de la gestion et du contrôle de l’opération d’assainissement du secteur a été suspendue et le coût du permis revu à la baisse.
Depuis mercredi 06 mai 2015, les motos-taxis ont repris du service à Bertoua. Ceci après la grève qui a paralysée le chef-lieu de la région de l’Est en début de semaine. Pour sortir de cette crise, Iréné Galim Ngong, préfet du département du Lom et Djerem, a tenu une réunion avec tous les acteurs du secteur des motos-taxis de la ville.
Autour de la table de négociations, on retrouvait, les membres de la commission ad hoc en charge de la gestion et du contrôle de l’opération d’assainissement de ce secteur d’activité, les forces du maintien de l’ordre et les leaders syndicaux.
Pour parvenir à cet heureux dénouement, l’autorité préfectorale a dû céder aux différentes revendications des conducteurs de moto-taxi. Il s’agit de la revue à la baisse du coût du permis de conduire de catégorie A, qui revient à 19 500 Fcfa au lieu de 34 000 Fcfa. Ensuite la révision des frais de fourrières, qui allaient parfois jusqu’à 15 000 Fcfa et l’institution de la transparence dans cette dépense.
Enfin, la suspension pour une durée de trois mois, de la commission ad hoc susmentionnée. Toutefois, les chauffeurs, bien que satisfaits de ce répit qui leur a été accordé, redoutent une bombe à retardement.
En effet, ces derniers estiment être les victimes d’une guéguerre entre les responsables de la commission ad hoc et le président de l’Association des conducteurs de moto-taxi de Bertoua (Astamob).
Cette association qui se réclame porte-parole des ¾ des motos taximen de la ville, affirme avoir été délibérément mise à l’écart par la commission ad hoc au profit d’un syndicat non identifié.
Samba René Yesus, président d’Astamob, explique que : « Depuis plus d’un an, je martèle l’aversion de l’adjoint préfectoral n°1 à mon endroit et celui de l’association que je préside. A plusieurs reprises, sans aucune raison justifiée ni même apparente, ce dernier a menacé de dissoudre cette association.»
De leur côté, les chauffeurs de moto-taxi continuent de dénoncer la pression exercée sur eux par les pouvoirs publics. « Je suis moto taximen depuis plus de quatre ans. Je me bats pour prendre soin de ma famille. Mais, ici à Bertoua, quelque soient les efforts que nous faisons, nous ne parvenons pas à nous en sortir. Les pressions de l’administration sont insupportables», explique Patrick, l’un des chauffeurs.
Rappelons que, en janvier 2014, les mêmes motos taximen avaient organisé un mouvement d’humeur dans cette ville dans le but de protester contre les répressions similaires. L’hôtel de ville avait alors été saccagé, engendrant une perte de l’ordre de cent millions de francs à la Communauté urbaine de Bertoua.