Actualités of Saturday, 21 January 2017

Source: journalducameroun.com

Près de 64% des Camerounais insatisfaits de la démocratie

La pauvreté et le chômage précèdent la santé La pauvreté et le chômage précèdent la santé

L’information est contenue dans le rapport que vient de commettre l’Institut national de la statistique en matière de gouvernance démocratique, la paix et la sécurité  

La population adulte du Cameroun juge sévèrement le fonctionnement de la démocratie, 64% de la population étant globalement insatisfaite de la manière dont les principes en la matière sont mis en œuvre
Le rapport consacré par l’Institut national de la statistique (INS) à la gouvernance démocratique, à la paix et à la sécurité (GPS) affirme que 23% des Camerounais estiment que la démocratie fonctionne très mal dans le pays.

Selon ce document portant sur un échantillon de 4926 personnes âgées de 18 ans ou plus, réparties sur l’ensemble du territoire national et ayant répondu elles-mêmes, «la population adulte juge sévèrement le fonctionnement de la démocratie».

D’une manière globale, 91% de la population interrogée par cette institution publique est attachée à la démocratie mais se montre fondamentalement opposée à toute forme de régime autoritaire, moins de 10% étant pour qu’un «homme fort» dirige le pays et 14% pour que l’armée ait le contrôle des décisions politiques.

Au Cameroun, environ 1 adulte sur 5 (19%) considère par ailleurs que les droits de l’homme ne sont jamais respectés, l’absence de discrimination restant une dimension fondamentale de l’égalité devant la loi, massivement plébiscitée par la population.
 

Ainsi, des 10 formes de discrimination retenues dans l’étude, 61% de la population adulte affirme avoir subi au moins une forme de discrimination au cours des 12 mois précédant l’enquête, les hommes étant relativement plus nombreux à dénoncer l'existence de discriminations, d'un ordre ou d'un autre, mais aussi à en avoir été victimes.

Sur un autre plan, et selon l’enquête de l’INS, 68% d’hommes sont d’accord avec l’idée que les hommes et les femmes aient les mêmes chances d’être élus à des postes politiques, contre 78% de femmes alors que, concernant l’accès de la population aux institutions, le pourcentage le plus faible est enregistré au niveau de la sécurité sociale (11%) et le plus élevé au niveau de la santé publique (63%).
A en croire les personnes interrogées, la corruption, considérée comme un fléau entravant le bon fonctionnement des institutions, est décriée par 44% de la population dont plus de la moitié en milieu urbain.

Dans l’ensemble, 91% de la population déclare que les agents de la police, de la gendarmerie ou de l’administration fiscale sont impliqués dans la pratique de la corruption, et 69% expriment un jugement défavorable quant à l’efficacité des actions gouvernementales contre ce fléau.

Pour justifier la forte abstention aux différentes élections, les personnes interrogées ont soutenu que «voter ne sert jamais à rien» ou qu’ils ne trouvaient «pas de candidats représentant leurs aspirations», la participation à la vie politique, via l’adhésion à un parti, restant faible avec 17% d’adultes membres d'un parti.

Au plan de la paix et de la sécurité, les principales menaces ressenties par les adultes sont d’abord la pauvreté et le chômage avant la santé (74%) et la faim (73%), mais le risque terroriste est tout aussi inquiétant (67%).