Le contre-amiral Joseph Fouda, conseiller spécial du président camerounais Paul Biya en matière de sécurité, longtemps réputé pour son accès direct et privilégié auprès du chef de l'État, aurait perdu cette proximité. Selon nos sources, ses codes d'accès aux appartements privés de Paul Biya auraient été désactivés sur ordre de ce dernier, marquant ainsi la disgrâce de l'un des plus proches collaborateurs du président.
Cette chute brutale serait liée à l'affaire Hervé Parfait Mbapou, un scandale qui secoue le sommet de l'État et dont les répercussions continuent de se faire sentir. Malgré la libération provisoire des accusés le 20 septembre dernier, après deux mois de détention, l'affaire ne semble pas prête à se clore. Elle amorce au contraire une nouvelle bataille judiciaire complexe, avec des accusations qui fusent de toutes parts et des témoins clés ayant fui à l'étranger.
Le bureau du contre-amiral Joseph Fouda, autrefois au cœur des décisions stratégiques de la présidence, a été vidé. Ses effets personnels ont été renvoyés chez lui, et depuis le retour de Paul Biya au Cameroun, il n’a plus été vu dans les couloirs du palais de l'Unité. En réponse, l'officier général a entamé plusieurs actions judiciaires pour diffamation, notamment contre Hervé Parfait Mbapou, un homme d'affaires handicapé, ainsi que plusieurs influenceurs ayant commenté l'affaire.
De son côté, Mbapou ne s'avoue pas vaincu. Clamant toujours son innocence, il a déposé plainte contre le lieutenant-colonel Jean Alain Ndongo pour "arrestation et séquestration, pillage en bande". Une autre plainte pour "séquestration et torture" serait en cours de préparation. Malgré sa libération, il reste sous contrôle judiciaire, avec l'obligation de se présenter régulièrement devant le tribunal militaire de Yaoundé.
Parmi les personnages clés de cette affaire, Olive Ngobo-Monthé, employée à la présidence de la République, a également été impliquée. Arrêtée pour une présumée tentative d'escroquerie de 10 milliards de FCFA visant Jean Gakam, un banquier influent d'Afriland First Bank, elle a passé près de 50 jours en détention, une période qui aurait provoqué la perte de l'enfant qu'elle portait. Elle affirme cependant avoir été en possession de documents compromettants sur Gakam et sa banque.
Deux autres protagonistes de cette affaire ont pris la fuite, cherchant refuge à l'étranger : le colonel retraité Gabriel Metogo, ancien commandant des Forces spéciales, et Jean Gakam, le banquier. Ce dernier soulève de nombreuses interrogations, notamment sur ses transactions suspectes avec des intermédiaires aux activités mafieuses. Pourquoi n’a-t-il pas porté plainte s'il se dit victime de chantage ? Comment de telles sommes ont-elles pu transiter dans des circuits douteux sans qu'il n'intervienne plus tôt ?