Au Cameroun, Jacques Fame Ndongo n’est pas seulement le ministre de l’Enseignement Supérieur (MINESUP). Il est aussi le secrétaire national à la Communication du RDPC, le parti au pouvoir. C’est cette dernière casquette qu’il a arborée le 9 février 2016 au moment d’accorder une interview à Cameroon Tribune, le quotidien gouvernemental.
Les grandes lignes de cet entretien qui porte sur les multiples motions de soutien à Paul Biya, relatives à la prochaine élection présidentielle, sont reprises dans les colonnes de La Nouvelle Expression (LNE) du 10 février: «Si quelqu’un dit que moi je ne veux pas du président Paul Biya, je veux plutôt Y, qu’il s’organise pour que Y arrive dans les conditions d’éligibilité absolues lorsque les élections viendront», affirme sur un ton ironique Fame Ndongo.
De l’avis de l’ancien ministre de la Communication, les militants du RDPC sont libres d’inviter leur champion à briguer un nouveau mandat. Les militants d’autres formations politiques doivent en faire autant: «Maintenant, que les autres se présentent aussi. Que des motions de soutien viennent des autres en disant, au lieu du président de la République nous voulons X. Nous attendons, nous sommes tout ouie et ceux-là ne seront pas inquiétés puisque la démocratie est là grâce au Président de la République Paul Biya», lance-t-il, comme un défis aux partis politiques d’opposition.
Il dit d’ailleurs ne pas comprendre les critiques contre les militants de son parti: «Pourquoi voulez-vous brider ou anesthésier les opinions ? …Je ne comprends pas cette résurgence de la pensée unique», ajoute-t-il.
LNE analyse aussi que le MINESUP a administré une leçon aux leaders de l’opposition: «Le Marketing politique est une permanence. Ceux qui ne s’en souviennent qu’à un mois de l’élection sénatoriale, municipale, présidentielle vont découvrir la réalité des faits. C’est qu’ils arrivent peut être trop tard sur un terrain déjà quadrillé, ratissé par un parti politique, qui lui est en permanence en campagne. L’Homme politique doit en permanence être en phase avec ses militants, avec ses partisans et avec ceux qui le soutiennent».