Alors qu’un sérieux doute plane encore sur la tenue, en octobre 2018, de l’élection présidentielle, des mesures adoptées par le gouvernement ces derniers jours poussent certains Camerounais à se demander si Paul Biya n’avait pas déjà ouvert les « hostilités » avant l’heure !
Ces mesures concernent surtout les séries de recrutement considérées par certains camerounais comme une opération de charme de Paul Biya déjà annoncé par certaines indiscrétions comme candidat à sa propre succession.
Près de 18000 nouveaux fonctionnaires devraient, en effet, intégrer très bientôt la fonction publique suite aux séries de recrutements massifs lancées dans le secteur de l’éducation, de la sécurité, de la défense ou encore de la justice.
A l’observation, le secteur de la sécurité se taille la part de lion dans ces recrutements avec près de 10.000 nouveaux policiers attendus selon la Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN) pour étoffer les effectifs dans les grands centres urbains et à l’intérieur du pays. La première vague de recrutement dans ce secteur est annoncée pour le mois de juillet.
Du côté de la gendarmerie, ce sont environ 2200 nouveaux agents (dont 270 élèves Sous-officiers, 30 Sous-officiers de gendarmerie option santé militaire et 1900 élèves gendarmes) qui vont être recrutés à travers un vaste concours lancé récemment par le ministre délégué à la présidence chargé de la défense.
Dans le secteur de l’éducation la « large campagne » de recrutement vise 1000 jeunes diplômés bilingues dans les filières techniques et scientifiques à répartir dans 24 filières techniques et 10 filières scientifiques. Plus loin dans l’énergie, ce sont 1500 nouveaux emplois qui sont annoncés sur les 5 prochaines années avec le partenariat signé le 22 juin dernier par le Ministre des Enseignements secondaires (Minesec) et la société Natchigal hydro power company (Nhpc).
Très critiqué sur son bilan en matière d’emploi des jeunes, cette campagne de recrutement serait, selon certains analystes, un pied d’appel de Paul Biya à l’endroit de son électorat.