Paul Biya l’a annoncé au cours de son message à la nation le 31 décembre 2017. L’élection présidentielle aura lieu cette année. Déjà les états major des partis politiques sont dans cette mouvance dont l’échéance, selon la loi se situe autour du mois d’octobre prochain.
La présidentielle aura lieu le jour dit
En l’absence d’un calendrier électoral bien défini, Il est des signes qui ne trompent pas. En commençant par Elecam, l’organe controversé dans sa neutralité et chargé de l’organisation des élections au Cameroun qui est depuis le début du mois sur les starting-blocks.
Au cours d’une visite de matériel à la base militaire de Yaoundé, président d'Elecam, Enow Abrahams Egbe a confié à la presse que « Elecam est prêt à organiser toute élection au Cameroun ». Une opération d’inscription sur les listes électorales a été lancée sur l’ensemble du territoire.
Du coup, les partis politiques, la société civile sont, depuis le début du mois de janvier entrés dans la course. On note déjà une dizaine de candidats déclarés à la course contre Paul Biya.
Une plateforme pour la nouvelle république
Le plus récent est Akere Muna, anglophone et avocat au barreau du Cameroun. Autour de cette candidature en particulier, il y a une levée de bouclier entretenue par la presse et les réseaux sociaux. Akere Muna est il l’homme providentiel venu sauver la Cameroun ? Une dynamique est née autour de l’homme, la « plateforme pour la nouvelle république ».
Selon Alice Sandio, Présidente Nationale de l’Alliance des Forces Progressistes (AFP) et secrétaire de la plateforme « La dite plateforme a été initiée autour du candidat Akere Tabeng Muna en qui les signataires ont vu des qualités requises pour mener à bien les reformes constitutionnelles et institutionnelles dont le pays a besoin pour redorer son blason trainé dans la boue et le sang pendant plus de trois décennies » le ton est dont donné, avec des mots durs.
Villes mortes et désobéissance civile
« Trois décennies après », ce discours rappelle la toute première élection présidentielle pluraliste au Cameroun qui avait eu lieu en octobre 1992. L’ouverture démocratique intervenue une année plus tôt avait donné place à toutes les revendications sociales. Dix ans après son accession en 1982, le pouvoir de Paul Biya était confronté à de rudes épreuves.
Et, l’occasion de l’élection présidentielle était donnée pour en découdre avec un homme qui était à « l’origine de tous les maux ». Il fallait trouver une stratégie de lutte politique pouvant renverser le candidat du parti au pouvoir RDPC là ou les villes mortes et la désobéissance civile avaient échouées.
Candidat consensuel.
Apres la convocation du corps électoral, le mot d’ordre était donné par les partis de l’opposition « Battre Biya le 11 octobre 1992 ». La dynamique de l’opposition était en branle.
Dans une lettre adressée aux leaders de l’opposition, des Camerounais se réclamant de la société civile écrivaient « Faisant suite aux réunions des 23et 27 aout 1992 à Yaoundé ou assistaient : MDP (Eboa), SDF (Fru Ndi), UDC ( Ndam Njoya), UFDC ( Hameni Bialeu),UNDP (Bello Bouba), la candidature unique est la condition pour chasser Biya du pouvoir. Les autres leaders, Jean Jacques Ekindi, Louis Tobie Mbida, Miche Ndoh, Ndeh Ntumanzah, Augustin Frderik Koddock, Mboua Massok, Yondo Madengue, à joindre cette initiative ».
Autour de l’alliance pour le redressement du Cameroun par la conférence nationale souveraine (ARC-CNS), dont le programme portait sur deux points : le gouvernement d’union nationale et la conférence nationale souveraine.
Le consensus pour un candidat unique pouvant challenger le candidat du Rdpc n’a pas eu lieu. Malgré tout, le résultat a donné l’opposition vainqueur avec 60,024% contre 39,976% pour le RDPC. Vingt six ans après, les mêmes causes peuvent- elles produire les mêmes effets ?...Wait and see.