À cinq mois de l’élection présidentielle, la recrudescence des violences dans les régions anglophones du Cameroun pourrait peser lourd dans le scrutin. Les récents incidents à Bamenda, où forces de sécurité et séparatistes s’affrontent, rappellent que la crise reste un enjeu clé.

Comme le relate Jeune Afrique, « au moins un policier, un gendarme et trois présumés séparatistes ont été tués » ces dernières semaines. Les enlèvements, comme celui du délégué aux Enseignements secondaires ou du révérend Walters, ajoutent à l’instabilité.

Ces violences risquent de compliquer la tenue du scrutin dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. « Les populations vivent dans la peur, comment organiser des élections dans ces conditions ? », s’interroge un observateur.

Le pouvoir semble conscient du défi. La visite prochaine de Paul Atanga Nji, prévue fin avril, vise à rassurer. Mais pour l’opposition, il s’agit d’une manœuvre de dernière minute. « Le régime a ignoré la crise pendant des années, et maintenant qu’il y a une élection, il panique », critique un militant du SDF.

Si Yaoundé table sur une victoire sans surprise de Paul Biya, l’abstention dans les régions anglophones pourrait miner la légitimité du scrutin. Et avec la multiplication des attaques, certains redoutent une nouvelle flambée de violence en période électorale.