Actualités of Monday, 21 April 2025

Source: Le Zénith n°539 du 21 avril 2025

Présidentielle 2025 : une guerre se déclenche au sein de l’UPC

Le parti historique a déjà proposé deux candidats et soutient deux candidatures externes. L’Union des populations du Cameroun (UPC), l’un des plus vieux partis politiques du Cameroun se prépare pour l’élection présidentielle dans un esprit de division. Les différents leaders du parti ne s’entendent pas sur le candidat à présenter ou soutenir lors de la prochaine présidentielle d’octobre 2025.

Déjà, deux factions ont investi deux candidats en vue de la présidentielle. En effet, pendant que la faction de Michel Eclador Pekoua et Henriette Ekwe investit le Pr Jean Bahebeck, celle de Rose Ndjie She investit plutôt Dominique Yamb Ntimba, avec une communication en grande pompe que ce dernier aurait battu le Pr Jean Bahebeck lors des primaires au sein du parti. Pourtant, avant le 10 avril dernier, date de l’anniversaire du mouvement nationaliste, des factions ont présenté le Pr Jean Bahebeck comme candidat de l’UPC à la présidentielle en vue.

Cependant, deux autres factions du parti, celle conduite par Robert Bapooh Lipot et celle de Pierre Baleguel Nkot, ont opté pour le soutien des candidatures externes, respectivement de Paul Biya du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et de Me Akere Muna, leader du mouvement Now, investi par le parti Univers du Pr Prosper Nkou Mvondo. Pour le moment, le parti mise sur quatre factions à la fois engagées à la présidentielle d’octobre 2025. Au moment où les leaders de l’opposition comme Cabral Libii penchent encore une fois de plus à la mutualisation afin de parvenir à l’alternance démocratique, à l’UPC, les batailles de leadership persistent au profit certainement du RDPC.

L’image de l’UPC

Le parti nationaliste camerounais de la première heure continue de broyer du noir. L’attitude de l’administration et l’ambition personnelle de certains “militants” ternissent l’image de l’âme immortelle du peuple camerounais. Au moment où l’UPC vient de célébrer ses 73 ans d’existence, une grande majorité de l’opinion estime toujours que ce parti ne représente plus grand-chose sur la scène politique nationale. Pis encore, elle a perdu de son prestige, et n’est plus que l’ombre de lui-même. Comment comprendre qu’après tant d’années, le tout premier parti nationaliste camerounais en soit devenu une “coquille vide” où les maîtres mots sont : “dissensions, trahison, voire collaboration suspecte avec le pouvoir”. Certains détracteurs du parti vont même jusqu’à penser que l’habitude au sein de cette formation politique est une seconde nature et que la crise actuelle observée trouve son enracinement dans l’histoire lorsque Théodore Mayi Matip décida de “collaborer avec le régime d’Ahidjo et se fera élire député”.

Soixante-treize ans après sa création, qu’est véritablement devenue l’UPC ? Où est passée cette UPC originelle où pour une noble cause à savoir la lutte pour l’indépendance, les gens ont sacrifié leur vie ? Malgré l’instauration du multipartisme dans la décennie 1990, il continue d’exister dans cette formation politique, une multiplicité des mouvements qui revendiquent la légitimité et la légalité Upeciste et le droit d’utiliser le sigle. À côté de cela, il y a le rôle trouble du pouvoir d’Ahidjo et celui de Biya qui ont permis à des illustres inconnus du combat nationaliste, de ternir davantage l’image de l’UPC. Les différentes tendances qui se succèdent depuis 1992 n’ont pas fait évoluer véritablement le parti sur le plan idéologique. D’où la mascarade que nous constatons.