En marge de la cérémonie des vœux du Nouvel An au Palais de l'Unité, le président camerounais Paul Biya a adressé un message sans équivoque aux voix qui s'élèvent contre une éventuelle nouvelle candidature. Dans des échanges révélés par Jeune Afrique, le chef de l'État a notamment rappelé que "les critères d'éligibilité étaient définis par la Constitution, et non par les prélats", une réponse directe à la fronde des évêques.

L'opposition, par la voix d'Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya de l'UDC, a profité de cette rare occasion pour évoquer la réforme du code électoral. Notre confrère révèle qu'un précédent document de synthèse déposé en 2021 ne serait jamais parvenu au président. Face à ces revendications, Paul Biya s'est dit "ouvert aux suggestions" tout en insistant sur "son respect pour la Constitution" et la nécessité d'un "esprit de paix" dans les préparatifs de l'élection présidentielle.

Cette posture présidentielle intervient dans un contexte particulier où le chef de l'État n'a plus convoqué de Conseil des ministres depuis 2019, comme le rappelle Jeune Afrique. La cérémonie des vœux, qui a rassemblé plus de 400 personnalités dont 80 diplomates, a également été marquée par des absences notables, notamment celle de Laurent Esso, ministre de la Justice, en conflit avec Ferdinand Ngoh Ngoh et souffrant de problèmes de santé.