A quelques mois seulement de la présidentielle 2018, les tractations sont visibles sur le terrain. A la faveur d’un meeting politique ce Lundi, 1er mai 2018 à Mbouda, le leader de l’opposition Ni John Fru Ndi a présenté le candidat du Sdf au public. Un grand moment de communion qui a fait douter les cadres du parti au pouvoir.
Dans moins de trois mois sauf modification du calendrier, le collège électoral sera convoqué aux fins d’élire le président de la République pour les sept prochaines années. Telles les hirondelles qui annoncent le printemps, les grandes manœuvres se font ressentir sur le terrain. Pendant que certaines nouvelles figures de la scène politique affichent leurs ambitions pour la course vers la présidence, d’autres, pour la plupart très connues du public, multiplient des stratagèmes pour vaincre le président Biya, au pouvoir depuis 35 ans.
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C’est le cas de Fru Ndi, l’une des figures de proue de l’opposition Camerounaise. Il aura choisit de faire la leçon à son éternel challenger Paul Biya, en passant la main à un jeune de son parti, notamment Joshua Osih qu’il entreprend personnellement de présenter au public à travers le Cameroun. La ville de Mbouda pour des raisons que seuls les cadres du parti maîtrisent, a été choisie pour abriter la première étpe de ce périple.
Le rendez-vous de ce lundi 1er mai 2018 était en effet un véritable baromètre politique pour le social democratic front, ce parti qui aura perdu ses sept sièges de sénateurs à la faveur des dernières élections sénatoriales de mars 2018.
Le Chairman Ni John Fru Ndi et ses partisans se sont donc retrouvés à la place des fêtes de Mbouda, à l'effet de présenter officiellement le candidat du Sdf, Joshua Osih, investit pour la présidentielle d'octobre prochain, et encourager les citoyens à s'inscrire massivement sur les listes électorales, véritable arme pour l'alternance selon le chairman. La mobilisation n'était pas celle attendue. Il se trouve selon les investigations que les populations auraient reçu des menaces de la part des élites locales pour saboter cette rencontre.
On retient d’ailleurs qu’à la veille, Emmanuel Nganou Djoumessi, chef de la délégation permanente du comité central du Rdpc pour les bamboutos, a présidé à son initiative personnelle, une rencontre dite de présentation des nouveaux militants du Rdpc, transfuges du SDF. Un vrai coup politique qui n'avait d’autres ambitions que de casser le moral de l'adversaire. Au-delà de cette manœuvre, il a également été annoncé l'accueil ce même 1er mai à Mbouda du sénateur Rdpc des Hauts plateaux, sa majesté Jean Konlack Tegnidetio, chef supérieur du groupement Bamessingue, élu à la faveur des dernières élections sénatoriales. Une volonté de troubler l'ordre public qui va être étouffée par le sous-préfet de l'Arrondissement de Mbouda
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Le sous-préfet interdit le meeting du Rdpc
Ce n'est pas tous les jours que l'on assiste à un tel scénario au Cameroun. Tellement le pouvoir du Rdpc est craint que les autorités administratives se trouvent parfois embarrasser dans la prise de toute décision en relation avec ce parti. Mais cette fois, Edward Egbe Forzah, Sous-préfet de l’Arrondissement de Mbouda n'a pas eu froid aux yeux devant la forte pression d'Emmanuel Nganou Djoumessi, le chef de la délégation permanente départementale du comité central qui faisait feu de tout bois pour créer un incident sur le terrain politique. Une attitude qui aura suscité mille et une interrogations de la part des observateurs de la scène sur des pareils agissements venant d’un ministre de la République, au moment où le Cameroun traverse des crises en en plus finir dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest.
Depuis bientôt deux ans, les régions dites anglophones sont le théâtre des vives tensions par des sécessionnistes qui revendiquent la partition du Cameroun. Une situation qui a jusqu’ici fait l’objet de beaucoup de préoccupations et des tentatives des négociations de la part du pouvoir de Yaoundé. La situation géographique de Mbouda dans les Bamboutos appelle à beaucoup de responsabilité pour éviter tout trouble qui pourrait être très grave vu la situation du Nord-ouest voisin.
Dans les réseaux sociaux quelques heures avant ce meeting, l’on pouvait lire par exemple la détermination de certains militants du Sdf qui se disaient prêts à en découdre au cas où le Rdpc s’obstinait à leur faire ombrage à un meeting dont ils détiennent la déclaration de manifestations. Heureusement le pire a été évité grâce à cette mesure du Sous-préfet.
Toutefois, il ya lieu de craindre le pire à Mbouda en cette année électorale, si l’on s’en tient à la détermination d’une certaine élite, prête à tout pour la victoire du « grand champion », même par des voies les plus insondables. Dans les coulisses de la scène à Mbouda ce Lundi, un militant de la première heure du social democratic front s’interrogeait déjà au sujet d’un fait visiblement banal mais qui mériterait selon lui de prendre au sérieux. Il nous a laissé entendre toutes les peines qu’ils ont subies pour arriver à Mbouda, car, toutes les voitures qui constituaient le cortège du chairman tombaient en panne l’une après l’autre et après chaque 5 km environ.
Ce qui relève selon lui de l’extraordinaire. Mais malgré les soubresauts, le but a été atteint, la tenue du meeting. « Le Sdf est un parti du changement, de la continuité », c’est en ce sens que Fru Ndi, le président national du social democratic front (sdf) qui a refusé au préalable de monter à l’extrade apprêté à cet effet pour dire son discours, s’assimilant lui-même au vieux singe qui, ne pouvant plus grimper à un arbre, a trouvé un jeune plein de vitalité pour le faire à sa place, introduit Joshua Osih, candidat de son parti à l’élection présidentielle 2018, sous les acclamation de l’assistance.
Difficile équation de la coalition de l’opposition
Le candidat Osih qui a aura passé la nuit à Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest la veille du meeting de Mbouda et qui a rencontré les commerçants des principaux marchés de cette ville, a plus ou moins été accueilli avec fierté par les populations. On dirait un souffle nouveau qui viendra libérer le Cameroun. Mais il faudra bien s’inscrire sur les listes électorales pour faire exprimer sa voix le moment venu, sinon ça ne servirait à rien de miser sur un candidat lorsqu’on n’est pas capable de lui donner une voix.
C’est un principe qui a d’ailleurs été rappelé plusieurs fois dans son discours par Osih. L’une des questions très attendues c’est celle de la candidature unique. De plus en plus on le sait, l’opinion évoque cette question comme une panacée pour l’alternance au Cameroun. Certains ont même insinué un probable rapprochement entre le Sdf et le Mrc du Pr Kamto. Mais cette question n’est pas d’actualité à Sdf et le candidat Osih l’a si bien dit afin que nulle n’en ignore : « En 1992 le Sdf a gagné les élections et il y avait les autres partis de l’opposition.
Que les gens ne viennent pas nous tromper que pour gagner les élections il faut une candidature unique ». Une déclaration qui lève une fois pour toute l’équivoque sur cette question de coalition de l’opposition pour la prochaine présidentielle. « S’il ya les gens qui veulent nous accompagner pour cette élection, la porte leur est grandement ouverte », a-t-il ajouté comme quoi, les autres ont le choix de se joindre à eux si ils en ont convenance et jamais l’inverse. Ce qui s’avère impossible. Il s’agira d’une question d’orgueil pour chaque leader politique. Plus compliqué encore pour le Sdf et le Mrc.
On sait pertinemment la guerre psychologique qui oppose les deux leaders de ces formations politiques. Le parti du Pr Maurice Kamto a été toujours considéré comme l’ennemis n°1 du Sdf car il semble recruter la majorité de ses militants plutôt dans ce parti. On se souvient de l’honorable Serge Siméon Noumba, démissionné du Sdf en 2013 pour avoir perdu la confiance du chef du parti, mais qui aura décidé d’emmener avec lui plusieurs autres militants de base pour le Mrc