Actualités of Wednesday, 10 October 2018

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Présidentielle: les menaces qui planent sur les résultats

Les résultats seront connus dans les 15 prochains jours Les résultats seront connus dans les 15 prochains jours

Pour beaucoup et ils avaient déjà prévenu. Cette élection présidentielle 2018 ne pourrait avoir qu’une issue : la défaite de Paul Biya. Sa victoire sera automatiquement attribuée à la fraude. On n’aura pas attendu longtemps pour en avoir le cœur net. Un pénalty victorieux a été tiré par un candidat.

Annoncé et claironné même tout au long de la campagne, le scénario s’est donc peu à peu matérialisé jusqu’à l’auto proclamation de victoire de ce lundi après-midi. Moins de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote et de la fin du processus de dépouillement. Auparavant, des militants, des activistes de tous bords et autres avaient déjà été chauffés à blanc, instrumentalisés pour descendre dans la rue jusqu’à l’abdication totale en cas de victoire de Paul Biya. Mais l’avidité, l’obsession de l’accès à la magistrature suprême a fait perdre toute mesure, toute retenue à un candidat qui réussit par la même occasion, l’exploit d’indigner ses propres partisans.

Drôle de conception de la démocratie dans laquelle un seul résultat est accepté : sa propre victoire. Comme quoi, les mauvais, les fraudeurs, les malhonnêtes, c’est toujours les autres, le camp d’en face. Le ridicule et le pitoyable dans tout cela, c’est lorsqu’on est un juriste et enseignant de Droit de renommée internationale, bafouer ainsi la loi est incompréhensible. C’est donc sans surprise aucune que nous assistons à ce mauvais film que tourne l’opposition camerounaise aujourd’hui.

Heureusement en plus que la plus grande partie de cette opposition s’est énergiquement indignée de cette posture du candidat, président autoproclamé. La loi est pourtant claire et simple. Seul le Conseil constitutionnel proclame les résultats. Il dispose d’une marge de 15 jours pour le faire. La sagesse de chez nous dit « qu’on n’engraisse pas sa poule le jour du marché », trivialement encore on dit que « la course des enfants, c’est le matin » et chez les autres, « qui veut aller loin, ménage sa monture ».

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Faute de l’avoir compris et appliqué, certains se mordent les doigts et veulent opérer un passage en force. D’où toutes ces pratiques pernicieuses et fallacieuses, dignes de la grande maffia : on annonce la victoire avant le scrutin dans un premier temps, on publie son gouvernement en y incluant ses adversaires au scrutin sans leur consentement, des ministres en poste, des prisonniers sans leur aval, des exilés politiques en manque de notoriété, des attardés mentaux. Bref un melting pot hétéroclite, un attelage ne pouvant tenir la route. Toutes ces manœuvres dénotent d’un manque total d’honnêteté politique, de responsabilité, de fair-play et de patriotisme. Les loups sont dans la bergerie.

Heureusement…

Les Camerounais, dans leur immense majorité sont loin d’être dupes face à toutes ces manipulations, soutenues d’ailleurs de l’extérieur. Ils n’entendent pas se laisser emporter dans cette gadoue. En braves patriotes et bons légalistes, ils attendent le vrai verdict des urnes tel que codifié par les lois de leur pays. Ils n’en demeurent pas moins vigilants et n’entendent pas assister en observateurs à la destruction programmée de leur pays par certains, mauvais perdants. Ils sont prêts à assumer la vérité des urnes. Ils aspirent à la paix, à l’unité nationale et au vivre ensemble.

C’est pour cela que beaucoup d’entreprises néfastes sont vouées à l’échec. Ils le font bien comprendre, « ils ne laisseront rien passer de ce qui pourrait apporter du désordre dans ce pays ». Dans cette zone de turbulences donc, la balle se trouve dans le camp du Conseil constitutionnel. La célérité dans la proclamation des résultats pourrait contribuer à remettre les choses à leur place et à éviter d’autres grossiers dérapages.

Ce qui est certain, c’est que le jour des résultats, les larmes vont couler : de joie pour certains, de douleur et déception pour d’autres. C’est cela l’implacable loi de la démocratie. Il faut savoir être beau joueur et respecter le verdict des unes. Qualité qui ne semble pas pour l’instant, la chose la mieux partagée par tous les candidats.