Après sa déclaration à la sortie de son bureau de vote à Bastos dimanche dernier, Paul Biya est resté à l’écart de l’agitation autour des tendances, des victoires revendiquées par les uns et les autres, dans l’attente du verdict du Conseil constitutionnel. Le président de la République sortant et l’équipe gouvernementale poursuivent sereinement le travail quotidien. Paul Biya a signé le 08 octobre un télégramme officiel adressé à son homologue Ougandais Yoweri Museveni à l’occasion de la fête nationale de son pays le 09 octobre, une tradition.

Dans la même veine, il a adressé un message de félicitations à son homologue Congolais Joseph Kabila le 09 octobre à l'occasion de l’attribution du prix Nobel de la paix 2018 au Dr Denis Mukwege de nationalité congolaise.

En période de campagne électorale comme pendant la période post-électorale, Paul Biya est resté serein et joue à fond son rôle de chef de l’Etat dont le mandat n’est pas encore achevé. Du côté du gouvernement, les ministres et assimilés sont au travail sur différents fronts de la vie socio-politique et économique du pays. Le ministre des Relations extérieures Lejeune Mbella Mbella représente le Cameroun au Sommet de la francophonie à Erevan en Armenie où il prend part aux côtés des délégations des 85 pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie, à l’élection du nouveau secrétaire général de cette organisation.

LIRE AUSSI: Election 2018: voici pourquoi tous les opposants revendiquent la victoire

Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a sillonné les marchés de la ville de Yaoundé hier 11 octobre, pour traquer les commerçants véreux qui, à cause des déclarations de quelques hommes politiques qui ont semé la panique au sein de l’opinion, créé une flambée des prix sur les marchés à cause notamment de la constitution des stocks de vivres et des produits de première nécessité. Le MINCOMMERCE est allé s’assurer que les commerçants n’entretiennent pas une hausse de prix préjudiciable au panier de la ménagère.

Au sein de l’opinion, d’aucuns affirmaient déjà que Paul Biya ne devrait plus agir comme président de la République étant donné qu’il est candidat à la présidentielle. Ce type d’affirmation démontre la méprise des lois qui régissent notre pays notamment la loi fondamentale qui est la Constitution de notre pays. En effet, le président sortant, même quand il perd l’élection, reste chef de l’Etat jusqu’à la prise de fonction du président élu. On a vu des exemples dans les pays de tradition démocratique avec le passage de témoin entre Barack Obama et Donald Trump, Francois Hollande et Emmanuel Macron. On l’a donc compris, même s’il n’est pas élu, le président sortant reste président de la République jusqu’au jour de la prestation de serment du président élu.

Alors trêve de supputations et de débats envenimés dans les chaumières sur le statut de Paul Biya avant, pendant et après l’élection présidentielle. Son gouvernement reste aussi en place en attendant sa démission si le pouvoir change de main. Il peut être maintenu ou remanié si le président sortant est maintenu. On peut alors aisément comprendre pourquoi le gouvernement de Philemon Yang continue de travailler sur le terrain malgré la tenue de l’élection présidentielle, au-delà de l’agitation qui caractérise cette période post-électorale riche en rebondissements et en déclarations incendiaires.