Malgré les appels de l'Association des producteurs d'alcool camerounais, relayés par Jeune Afrique, le ministre du Commerce camerounais, Luc Magloire Mbarga Atangana, a décidé de maintenir les prix des boissons, bloquant ainsi les espoirs des brasseries camerounaises, regroupées au sein de la Cameroon Alcohol Producers Association (Capa).
Dans une lettre adressée au président de la Capa, le ministre a qualifié la demande d'augmentation des prix de la bière et des boissons hygiéniques de "rumeur" et a insisté sur le maintien des prix actuels. Il a également appelé ses collaborateurs à activer des équipes de contrôle pour garantir l'application de cette directive.
Le ministre du Commerce a justifié cette décision en expliquant que le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, n'avait pas encore publié la circulaire d'exécution du budget 2024, qui détaillerait les modalités d'application des nouvelles mesures fiscales introduites dans la loi de finances.
Les brasseries, dont l'Union camerounaise des brasseries (UCB), la Société camerounaise de fermentations (Fermencam), les Boissons du Cameroun et Guinness Cameroon, avaient sollicité une augmentation des prix en raison des nouvelles dispositions fiscales, dont la suppression de l'abattement sur le droit d'accises pour les bières et la réduction de 60 % de celui sur les boissons gazeuses.
Cependant, le ministre a souligné que la situation fiscale pour l'année à venir restait en suspens en attendant les orientations spécifiques du ministère des Finances.
C'est la deuxième fois cette année que la Capa se heurte aux décisions du ministre du Commerce, ayant déjà fait face à son opposition en octobre dernier lors d'une décision liée aux ristournes versées aux exploitants de débits de boissons. Les brasseries espèrent désormais que leur appel sera entendu au plus haut niveau et pourrait ouvrir la voie à des négociations approfondies entre les deux parties.