Actualités of Thursday, 6 March 2025

Source: www.camerounweb.com

Pris pour des terroristes, deux universitaires brulés vifs au Cameroun

Elles ne se sentent pas suffisamment protégées Elles ne se sentent pas suffisamment protégées

L’information a été révélé par nos confrères de l’œil du Sahel. Des chercheurs ont été pris pour cible par les populations de la région septentrionale du Cameroun qui ont cru avoir à faire à des terroristes de Boko Haram.
« Mon Dieu ! Deux chercheurs, deux universitaires et leur transporteur calcinés par la population exaspérée par les attaques de Boko Haram. Leur crime est d’avoir été inconnus et confondus par les populations, dans leur propre pays.
Mes sincères condoléances aux familles déchirées par cette tragédie.
Que dire au juste à ces populations de Souledé-roua obligées de se prendre en charge elles-mêmes, ce qui veut dire qu’elles ne se sentent pas suffisamment protégées ?

Vivement un État qui protège les citoyens et qui sort des forteresses du pouvoir perpétuel dans lesquelles il reste engoncé », a déclaré Cabral Libii. CamerounWeb vous propose l’article de l’œil du Sahel.

Dans un message officiel adressé à Midjiyawa Bakari, gouverneur de la région de l'Extrême-Nord, Jean Bosco Avom Dang, préfet du département du Mayo-Tsanaga, informe l'autorité administrative du décès tragique de trois personnes. Il s'agit de personnes non identifiées et inconnues qui sont arrivées au village Souledé Roua, dans l'un des arrondissements du département du Mayo-Tsanaga.

Ces dernières ont été jugées suspectes par les populations, qui se sont empressées de les tuer et de les calciner. C'était le 2 mars 2025. La note du préfet précise que «la peur des attaques de Boko Haram pousse désormais les populations locales à une extrême méfiance envers toute personne étrangère à leur village. Depuis plusieurs années, cette localité est en proie aux incursions du groupe terroriste Boko Haram, qui multiplie les attaques contre les civils et les forces de sécurité», peut-on lire dans le message adressé à Midjiyawa Bakari.

Le département du Mayo-Tsanaga est l'un des départements qui ont le plus souffert des atrocités de la crise humanitaire dans la région de l'Extrême-Nord. Cette insécurité permanente a installé un climat de suspicion généralisée, où chaque inconnu est perçu comme une menace potentielle, surtout lorsqu'il est nouveau dans une localité. Les autorités locales condamnent fermement ces actes de justice populaire et rappellent aux populations l'importance de signaler les suspects aux forces de l'ordre plutôt que de recourir à la violence. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur cette tragédie et identifier les responsables de ce crime odieux.

Même si l'on note de moins en moins d'attaques et de kamikazes dans la crise Boko Haram, il faut dire que les répercussions sur les populations touchées et les victimes ne sont pas à démontrer. La preuve avec ce récent cas de violence qui a ôté la vie à trois personnes, que rien ne rappro-chait des terroristes de Boko Haram./-