Selon La Nouvelle Expression du 19 janvier 2017, la démarche du Gouvernement vis-à-vis du problème anglophone est groupée. Manifestement pour donner un signal fort en direction des leaders qui animent la contestation, ainsi que chez leurs sympathisants.
D’abord, le président du comité ad hoc, Paul Ghogomu Mingo, qui publie un communiqué dont le ton est en rupture avec les appels au dialogue de toutes les sensibilités nationales: «Le président du comité ad hoc condamne avec la dernière énergie ceux qui prennent en otage les élèves et les étudiants, pour des objectifs politiques, nonobstant le droit à l’éducation qui est une importante prescription de notre constitution», relève le communiqué publié exclusivement en français dans le quotidien gouvernemental du 17 janvier 2017.
Le même jour, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation chargé des collectivités territoriales décentralisées, René Emmanuel Sadi, prend un arrêté interdisant le Southern Cameroon National Council (SCNC), le mouvement sécessionniste anglophone, et le Consortium de la société civile anglophone qui a toujours pris part aux discussions avec le Gouvernement.
Dans l’après-midi du même jour, le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, donne une conférence de presse à Yaoundé pour expliquer le bien-fondé de cet arrêté, et dire tout le mépris qu’il a pour les membres de ce consortium: «Le Gouvernement dénonce donc avec la dernière fermeté cette idéologie de la sédition, de la forfaiture et de la division que de tels extrémistes, hier embusqués derrière le masque de revendications professionnelles, veulent porter au cœur de l’espace public et de la sérénité de la nation. Ces marginaux de la République doivent savoir à quoi ils s’exposent en persistant dans cette voie».
Fait rarissime, note La Nouvelle Expression, le ministre des Relations extérieures (MINREX), Lejeune Bella Mbella, a reçu en audience une douzaine d’ambassadeurs accrédités au Cameroun pour leur expliquer la situation qui prévaut dans les Régions anglophones du Cameroun et requérir aussi leur avis.