Les attentes des avocats d’Ahmed Abba ont été déçues. Le correspondant de Radio France Internationale (RFI) en langue Haoussa n’est pas reparti libre du Tribunal militaire après l’audience de ce mercredi 19 octobre 2016.
Ses défenseurs ont tout de même pu obtenir le rejet du rapport de l’expert présenté comme témoin par l’accusation, apprend-on du correspondant francophone de RFI à Yaoundé.
Le juge a requis une contre-expertise et nommé deux experts qui s’en chargeront dans un délai d’un mois. L’on saura alors si les objets pris à Ahmed Abba seront reconnus comme pièces à conviction. Le rapport attendu sera débattu de façon contradictoire dans le fond entre la défense et l’accusation lors de la prochaine audience fixée au 7 décembre 2016.
«Nous attendions qu’en conséquence le tribunal libère notre client et prononce son acquittement faute de preuves. Il a finalement décidé de nommer un collège de deux experts qui devra produire son rapport.
C’est un moyen de ne pas humilier l’accusation, car il n’y a rien dans les scellés. Dans l’ordinateur de notre client, qui a été manipulé, la seule chose qui a été trouvée est des photos de victimes de Boko Haram que l’on peut trouver sur Internet.
Cependant, nous sommes satisfaits de cette dernière décision qui nous mène du non-droit vers le droit, de l’obscurité à la lumière», Me Charles réagit Tchoungang, le conseil d’Ahmed Abba, sur le site Internet du journal Le Monde.
Ahmed Abba, journaliste de nationalité nigériane, a été arrêté le 30 juillet 2015 à Maroua. Il est jugé depuis le mois de février 2016 pour «complicité d’actes de terrorisme» et «non-dénonciation d’actes de terrorisme». Il risque la condamnation à mort.