Actualités of Tuesday, 16 April 2024
Source: www.camerounweb.com
Le procès très attendu sur l'assassinat du journaliste Martinez Zogo en janvier 2022 peine à entrer dans le vif du sujet. Lors de la deuxième audience qui s'est tenue lundi 15 avril devant le tribunal militaire de Yaoundé, les 17 accusés et leurs avocats respectifs n'ont été qu'en partie entendus sur leurs requêtes préalables.
La défense espérait notamment obtenir la retransmission télévisée et radiophonique des audiences pour ce procès d'une très forte portée symbolique au Cameroun. Mais le tribunal a suivi les réquisitions du commissaire du gouvernement, jugeant une telle diffusion non-conforme à la loi. Si le procès reste public, son accès restera donc réservé à ceux pouvant se déplacer sur les lieux.
Les avocats de la défense ont également vu leur demande de disposer d'une copie du dossier d'instruction être rejetée par les juges. Ils ne pourront que le consulter sur place, sans possibilité de reproduction ni de transmission, une décision critiquée par certains comme pouvant entraver la préparation de la défense.
Une nouvelle audience a d'ores et déjà été fixée au 29 avril pour tenter d'aplanir ces différends sur l'organisation et le rythme des audiences à venir. Il faut dire que lors des deux premières journées, avocats et magistrats ont semblé peiner à s'accorder sur la marche à suivre pour ce procès tentaculaire mettant en cause pas moins de 17 accusés.
La question épineuse de la responsabilité de l'État camerounais dans cette affaire où sont impliqués des agents des services secrets a aussi été soulevée par la défense. Mais l'avocat de la DGRE, Claude Assira, a réfuté cette responsabilité, arguant que les accusés "n'ont pas reçu d'instructions particulières" pour commettre ce crime.
Initialement très suivie, notamment par la société civile, cette audience du 15 avril a donc une nouvelle fois accouché d'une souris. Au rythme où vont les choses, le procès risque de s'enliser longtemps encore avant d'entrer dans le vif des débats sur les circonstances du meurtre de Martinez Zogo et la désignation des éventuels commanditaires. Un nouveau renvoi qui pourrait attiser la grogne au Cameroun où l'opinion attend des réponses claires sur ce crime choquant.