À l’issue d’une très longue audience avec audition des experts, le commissaire du Gouvernement a demandé la requalification de complicité en apologie et blanchiment.
Le procès d'Ahmed Abba, le correspondant en langue haoussa de RFI, a été une nouvelle fois renvoyé. La prochaine audience est fixée au 24 mars. Hier mercredi 1er mars 2017, c’était la première audience au fond du dossier après plus d’un an de procès. «Un an pendant lequel on aura épuisé plus d’une dizaine d’audiences et autant de renvois, souvent pour les questions de forme et de procédure», commente Radio France International (RFI).
Selon le média français, l’accusation n’ayant pu présenter ses preuves et ses témoins, le tribunal avait, après avoir rejeté une première expertise commandée par le commissaire du gouvernement, désigné lui-même un nouveau collège d’experts chargés d’analyser des équipements électroniques recueillis chez Ahmed Abba. «Là encore, il aura fallu s’y reprendre par deux fois, les avocats de la défense étaient parvenus à démontrer en cours des vices de forme, en autre le caractère unilatéral et donc l’absence de crédibilité ayant souvent entourée le travail des experts», apprend-on.
Mercredi, on a enfin pu connaître quelques éléments présentés comme à charge par la dernière expertise. «Essentiellement des photos et des vidéos que les experts ont indiqué, sans preuve irréfutable, avoir été prises par Ahmed Abba sur les lieux des attentats. Des SMS annoncés comme cryptés et qui étaient, selon les experts, des messages d’attentat ont aussi été présentés dans des versions cependant contradictoires par chacun des trois experts», rapporte RFI.
Poursuivi à l’origine pour non-dénonciation et complicité d’actes de terrorisme, le tribunal a finalement abandonné l’infraction de complicité et a requalifié l’affaire Ahmed Abba, à la demande de l’accusation, en apologie d’actes de terrorisme et blanchiment des produits d’actes de terrorisme.