Le reporter de Mutations n’a pas pu avoir accès à la salle d’audience du tribunal militaire de Yaoundé, hier à 10h.
Le soldat posté à l’entrée de l’Etat-major des armées lui fait savoir que son média n’est pas le bienvenu à l’audience des personnes arrêtées dans le cadre de la crise en cours dans les régions anglophones du Cameroun. D’après ce dernier, seuls quelques médias y sont admis.
Sur la liste, figurent notamment la Cameroon Radio Television (Crtv) télé et radio et quelques autres organes de presse. Le reporter échange avec un autre militaire venu vers lui; et qui va dans le même sens que son collègue. L’échange terminé, le reporter n’est même pas autorisé à camper à l’entrée de ce camp militaire.
Néanmoins, nous avons appris que l’audience d’hier a porté, entre autres, sur la comparution d’un témoin de l’accusation dans l’affaire ministère public contre Mancho Bibixy et compagnie. Il s’agit d’un adjudant-chef major, responsable du bureau de transmission à la légion de gendarmerie du Nord-Ouest.
Il confie que le 08 décembre dernier, conduisant le commandant de la légion, ils ont échappé à des attaques lors de leur patrouille. La défense lui demande précisément s’il peut témoigner de l’implication de cet animateur radio dans les manifestations du 08 décembre.
L’adjudant-chef major revient sur des évènements antérieurs. Notamment, la fermeture de sa radio suite à la tenue de propos « xénophobes », d’après le témoin. Selon ce dernier, Mancho Bibixy est l’un des incitateurs de ces évènements.
La prochaine audience est fixée au 30 novembre pour la suite de l’audition des témoins de l’accusation, soit 17 au total. Par ailleurs, l’audience d’hier a donné lieu à la présentation à la presse de Ndassi Alfred N. et compagnie, arrêtés en août dernier à Mbengwi dans la région du Nord-Ouest. Des dispositifs pyrotechniques, selon les termes du commissaire du gouvernement, saisis et qui feraient office de pièces à conviction, font également partie du matériel présenté.