Il y a quelques jours, Pal Biya avait donné des instructions fermes concernant l’enquête autour de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Cette enquête a été confiée à deux unités de polices judicaires. Galax Yves Landry Etoga, sera au cœur de cette enquête. Jeune Afrique a fait un zoom sur lui.
« Qui est Galax Yves Landry Etoga ? Né à Douala le 28 mars 1975 au sein d’une famille ayant ses racines dans la région de Batchenga, dans la Lékié, il est le fils d’un célèbre haut gradé de l’armée, Alexis Etoga. Lors de la tentative de coup d’État de 1984, c’est ce dernier, alors capitaine, qui avait pris le commandement de la base aérienne de Douala, où il était en poste, après que ses supérieurs avaient fui. Alors que Paul Biya risquait d’être renversé, il avait assuré, en liaison avec le général Pierre Semengue, l’acheminement aérien de renforts loyalistes vers la capitale.Devenu colonel, Alexis Etoga montera encore en grade jusqu’à occuper la fonction de major général – numéro deux – de l’armée de l’air, avant de prendre sa retraite, dont il profite aujourd’hui à Yaoundé en compagnie de son épouse d’origine polonaise. Signe de l’influence du couple, cette dernière, consule honoraire de Pologne au Cameroun, est aujourd’hui membre du Cercle des amis du Cameroun (Cerac), association ô combien politique rassemblant la plupart des épouses de ministres et dirigée par la première dame, Chantal Biya. Dans les années 1980, Galax Yves Landry Etoga est donc élevé dans la région du Littoral, où officie son père, et débute des études à Buea, où il obtient son baccalauréat au lycée bilingue de la ville en 1993. Réputé très bon élève, il se lance ensuite dans des études de sciences sociales à l’Université catholique d’Afrique centrale de Yaoundé, puis intègre l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), dont il sort avec un diplôme d’études supérieures spécialisées en poche. Il entre alors, logiquement, dans l’administration » , révèle Jeune Afrique », précise le confrère.
Rapidement nommé conseiller juridique au ministère des Relations extérieures (Minrex), Galax Yves Landry Etoga se construit une expérience dans la diplomatie camerounaise, au sein de laquelle évolue déjà un autre ancien de l’Iric, Ferdinand Ngoh Ngoh. À la représentation du Cameroun auprès des Nations unies à New York, puis à Yaoundé comme secrétaire général à partir de 2010, ce dernier est l’une des figures montantes du Minrex. Et le futur ministre va prendre Galax Yves Landry Etoga, son cadet de près de quinze ans, sous son aile.Lorsque Ferdinand Ngoh Ngoh est nommé secrétaire général de la présidence de la République (SGPR) en décembre 2011 – sur recommandation de Martin Belinga Eboutou, qui lui fait alors office de protecteur –, le fils de colonel ne tarde pas à le suivre. Quelques mois plus tard, il intègre lui-même la présidence comme conseiller chargé de rédiger des notes de sécurité. Bras droit du nouveau SGPR, il en devient ensuite le secrétaire particulier. Le tandem est constitué et assoit son autorité sur la présidence année après année. Jusqu’à ce qu’une opportunité se présente en 2018. Fragilisé par des soucis de santé, le secrétaire d’État à la Défense, Jean-Baptiste Bokam, se trouve alors sur la sellette. Cité dans une affaire de détournement à la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec, dont il présidait déjà le conseil d’administration), il est limogé sans ménagement, officiellement pour raisons de santé et pour lui permettre de préparer sa défense. Stratège, Ferdinand Ngoh Ngoh saisit alors l’occasion : il propose son jeune collaborateur de 43 ans pour le remplacer.