Mme la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) est accusée de causer à l’Etat d’énormes préjudices financiers en termes de pénalités à hauteur de 2,3 milliards de Fcfa, du fait de la non consommation de crédit.
Selon certaines sources, le déficit de consommation de crédit dans le cadre du projet de construction de 10.000 logements à Yaoundé, fait de Mme la ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, une potentielle cible de la Chambre des comptes. Cette boulette qui a coûté à l’Etat assez cher en termes de pénalités qui montent à la rondelette somme de 2,3 milliards de Fcfa. Une fois de plus, est condamnée, par certaines sources, l’ « incompétence » de cette dame qui aurait vraisemblablement du mal à se mouler dans ses fonctions en dépit du temps mis, laquelle serait à l’origine de la malgouvernance tant décriée au Minhdu. « Sur le financement global d’un peu plus de 115 milliards de FCFA octroyé à l’État du Cameroun par la banque italienne Itensa Sanpaolo, dans le cadre du projet de construction de 10 000 logements dans le pays par la société Pizarotti, le Cameroun a déjà perdu 2,3 milliards de FCFA. Il y a lieu de relever que les lenteurs administratives ont conduit l’État du Cameroun à payer des pénalités d’un montant total d’environ 2,3 milliards de FCFA pour non consommation du crédit » , selon certaines sources médiatiques qui font foi.
D’ailleurs selon celles-ci, le Cameroun est loin d’être sorti de l’auberge, ce d’autant qu’il pourrait être soumis à d’autres pénalités dans la même veine si rien n’est fait pour parer au plus pressé. « A l’observation, une nouvelle pénalité se profile à l’horizon. En effet, un avenant à la convention de financement a prorogé la date limite de décaissement au 31 janvier 2022. Mais à ce jour, seuls 45,4 milliards de FCFA ont été décaissés, soit un taux de décaissement de près de 40%. Il reste donc encore à décaisser 69,6 milliards alors que le délai est échu depuis plus de 5 mois » , nous apprend-on. Et de mêmes sources, il est à noter qu’une revue des montants décaissés révèle le paiement de la pénalité indiquée plus haut. Et les documents de la Caisse autonome d’amortissement (Caa), le gestionnaire de la dette publique au Cameroun, de montrer que 45,4 milliards de FCFA ont été décaissés jusqu’à date. « Mais un peu plus de 43 milliards de FCFA ont été réellement consacrés au projet, révèle la fiche du projet. Le surplus de 2,3 milliards de FCFA correspond bien à l’enveloppe de la pénalité infligée à l’État pour non consommation du crédit. » L’inertie bat ainsi pavillon haut au Mindhu, pourtant une administration dont l’impact social n’est plus à démontrer.
Politique publique
Comme nous le faisions savoir dans l’une de nos précédentes éditions du journal, le 24 juin dernier à Ekoko a été le théâtre de la réception des matériaux du projet Sic-Pizzarotti SA, par le directeur général de la Société immobilière du Cameroun, Ahmadou Sardaouna, synonyme du lancement officiel du chantier de la construction de 1000 logements dans ce village de la Mefou et Afamba. Au demeurant, ce projet de la construction de 10.000 logements et leurs équipements socioculturels dans la capitale politique pour faire écho au déficit criard observé dans ce secteur, s’inscrit en droit fil des politiques publiques en la matière qui brillent plus que jamais par leur détermination. Ainsi nous renseigne-t-on : « Le 01er mars 2017, au lendemain de la visite en Ita- lie, du président de la République, Paul Biya, il a été signé une Convention de financement visant à résoudre le problème du déficit des logements sociaux au Cameroun. C’est alors qu’il a été convenu de mettre en œuvre un Programme de construction qui s’appuie sur l’implantation d’un complexe industriel moderne au Cameroun permet- tant de produire, à un rythme soutenu, 10 000 logements et 61 équipements socioculturels associés en un laps de temps, répondant à des critères de rapidité, de qualité, d’économie dans les coûts de production et surtout de développement industriel des Pme et Pmi camerounaises œuvrant dans la chaîne de production des matériaux de construction au Cameroun. Il a été envisagé qu’après la mise en fonctionnement optimal de ce complexe, le gouvernement pourra produire 1 000 à 1500 logements chaque année. » Une dynamique qui permettrait à terme de résorber le déficit constaté en la matière, hélas.
Il convient de rappeler que pour ce projet, le site d’implantation a une superficie de 16 ha. Et toujours dans le cadre de celui-ci est attendue la mise en place de la base industrielle ; l’acquisition d’un stock important de matériels, machines et équipements dédiés à la mise en place et au fonctionnement de la base industrielle pour la production des logements étant effectif. Quant à l’opportunité et la pertinence de la conception et la création d’un pôle industriel à proximité de Yaoundé (sur l’axe lourd Yaoundé-Mfou), il va sans dire l’objectif, comme renseignent certaines sources, est de booster l’activité socioéconomique et industrielle par la création d’une chaîne de valeur impulsée par l’installation de Pme et Pmi autour de la base industrielle. « La capacité de production de la base industrielle, dont l’exploitation est estimée sur une période de 40-50 ans avec une production annuelle d’au moins 1000 logements » , apprend-on. Par ailleurs il n’est pas superfétatoire de le relever, l’autre objectif de ce projet est la création d’emploi dont 50 000 directs et indirects sont attendus. Une grande opportunité que Mme la Mindhu minore malheureusement. Affaire à suivre.