Actualités of Saturday, 4 June 2016

Source: info-cameroun.com

Projet de développement : Le maire de Dibombari donne 5000

Mairie de Dibombari Mairie de Dibombari

Le geste de Frédéric Nguime Ekollo est assimilé, par les populations locales, à un sabotage du projet financé par la Banque Mondiale auquel la municipalité a été éligible.

Ce projet dénommée PIDMA (projet d’investissement et de développement des marchés agricoles) est financé par la Banque Mondiale et l’Etat. Il soutient les initiatives de développement dans les zones rurales.

A travers deux coopératives, la commune de Dibombari vient d’être éligible à un financement du PIDMA pour abriter une usine de transformation de manioc. Comme on pouvait s’y attendre, la nouvelle a été largement accueillie par les populations locales. Elles doivent, cependant, montrer leur degré d’engagement au projet.

Sur un financement de 500 millions de Fcfa prévus par la Banque Mondiale à injecter sur cet investissement, les deux coopératives choisies devraient contribuer à hauteur de 10%, soit l’équivalent de 32 millions de francs Cfa, représentant leur apport dans ce projet.

Cependant, les membres des coopératives concernées dont Frédéric Nguimè Ekollo peinent à réunir ledit montant. Sur les 5 millions de francs difficilement collectés jusqu’ici, que sont compris les 5000 F cfa représentant la quote-part du maire de Dibombari.

Ce geste de l’élu du peuple, considéré comme sabotage du projet, a suscité étonnement et courroux d’autres membres des coopératives et de la population. Pour eux, le maire Nguime Ekollo devrait être parmi les personnes qui portent l’initiative.

Ils ne comprennent pas que ce soit plutôt le maire qui traine les pieds. Pourtant, s’il est réalisé, ce projet va créer de la richesse dans sa commune, entrainer le bien-être d’une partie de la population et accroitre les recettes municipales actuellement quasi-inexistantes.

La somme de 32 millions de francs à réunir est destinée à la construction du bâtiment devant abriter l’usine de transformation de manioc avant que les coopératives ne reçoivent les premiers financements du PIDMA.

Les populations ont de la peine à expliquer cette attitude du maire d’autant plus qu’une ligne budgétaire – environ dix millions de francs – réservée au subventionnement des coopératives est votée à chaque exercice par la commune rurale de Dibombari.

D’aucuns ne manquent pas de voir à travers ce geste un règlement de compte politicien. En effet, depuis l’annonce de ce projet, plusieurs élites parmi lesquels le maire, qui ne se portaient déjà pas à cœur pour des questions de positionnement, se livrent une bataille pour son contrôle.

Et du coup, la vue de certaines personnes identifiées comme ses adversaires politiques à la tête du projet pourrait, selon certaines indiscrétions, expliquer l’attitude du chef de cet exécutif communal. Car convoqué aux réunions de l’équipe de pilotage du projet, d’après notre source, Nguimè Ekollo, aurait plusieurs fois promis d’arriver sans jamais y mettre pied.

Une boule de plus à la gorge des populations de cette commune qui reprochaient déjà à leur maire de se pencher plus sur des investissements improductifs à l’instar du nouveau bâtiment en construction du futur hôtel de ville et plusieurs autres constructions qui, à peine sorties de terre se retrouvent déjà dans la broussaille.

Située à environ à 15 km de la ville de Douala, la commune rurale de Dibombari compte 17 411 habitants éparpillés sur une superficie de 150 km². Elle a été désignée par le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) comme la future ceinture alimentaire de l’Afrique Centrale.

Ce statut permettra à cette commune d’abriter un grand marché de vivres frais pour les villes environnantes et les pays voisins. De quoi révolter encore plus les populations locales qui, voyant l’indifférence du maire, craignent que ce projet leur échappe.