Actualités of Tuesday, 21 June 2016

Source: cameroon-info.net

Projet de loi du Code pénal: Des sénateurs n'ont pas lu le texte

Sénateurs en séance parlementaire Sénateurs en séance parlementaire

Le texte pourrait être adopté à l’Assemblée Nationale cette semaine. Pourtant au Sénat, tous les parlementaires ne l’ont pas encore parcouru, souligne l’Œil du Sahel du 21 juin 2016. Le journal a rencontré des élus de la Chambre haute du Parlement qui ne se cachent pas pour avouer leur méconnaissance d’un texte dont tous les sénateurs ont reçu copie.

À la question de savoir ce qu’il pense du document qui fait débat dans l’opinion, Aboubacar Siroma, Sénateur du Social Democratic Front (SDF) répond: «Rien du tout. J’avais donné ça à mon chef de cabinet. Je devais en prendre connaissance plus tard Il n’y a donc que, demain, qu’on peut se voir pour en parler», déclare-t-il.

Un autre sénateur, cette fois du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), lance: « Mais qu’est-ce que vous voulez que je dise ? Il y a toute une commission ici pour cela (Il se réfère ici, à la Commission des Lois constitutionnelles, des droits de l’Homme et des libertés du Sénat)».

À côté d’eux, certains parlementaires ont commencé à étudier le texte, mais n’ont pas encore achevé sa lecture. Dans cette catégorie, on retrouve Alioum Ahladji Hamadou du RDPC. «Je n’ai pas encore fini de l’étudier. Vous savez, c’est un volumineux document», se justifie-t-il. Un autre qui a parcouru le texte, c’est Dakolé Daïssala du Mouvement Démocratique pour la défense de la République (MDR). Le leader politique se permet même des commentaires: «Personnellement, je trouve que l’initiative est globalement heureuse. Il nous fallait ce Code pénal absolument pour enrichir et surtout, par souci de compléter ce document essentiel. Il faut maintenant l’appliquer de façon républicaine. Il ne s’agit pas d’admettre des passe-droits et se servir de ça pour régler des comptes à d’honnêtes citoyens», soutient-il.

Le projet de loi portant modification du code électoral vieux de 50 ans, comprend 115 pages pour 372 articles. Le Gouvernement estime que le document va permettre à l’arsenal juridique de s’arrimer à l’évolution du pays. Pour les avocats et certains leaders d’opinion, le projet de loi comporte des éléments qui vont constituer un recul pour les Droits de l’Homme.