Actualités of Monday, 13 May 2024

Source: www.camerounweb.com

Promesse présidentielle : Paul Biya frappe un grand coup

Paul Biya Paul Biya

Le barrage hydroélectrique de Nachtigal, construit par EDF au centre du Cameroun, a démarré sa production d'électricité ce vendredi 10 mai, avec l'injection de ses 60 premiers mégawatts (MW) sur une capacité totale de 420 MW. Cette mise en service anticipée intervient alors que le dernier des sept groupes doit être opérationnel en décembre. Cependant, l'arrivée de cette énergie supplémentaire risque d'accentuer la saturation du réseau.

Un coût de production compétitif

D'un coût de 1,2 milliard d'euros, Nachtigal devient la principale infrastructure hydroélectrique du Cameroun, couvrant plus de 30 % des besoins en électricité du pays. Le coût de production du kilowatt/heure, à 6 centimes, est pratiquement la moitié des 11 centimes actuels, ce qui rend son coût de production très compétitif par rapport aux autres sources d'énergie. EDF a toutefois pris soin de verrouiller l'achat de l'électricité produite, à travers une garantie mensuelle de 10 milliards de F CFA, assumée par l'État, au cas où l'énergie ne serait pas utilisée.

Un risque de congestion du réseau

Cette entrée en activité induit toutefois un risque sur le réseau, en raison des retards observés dans la mise en œuvre des investissements nécessaires à sa mise à niveau. La crainte d'une congestion du fait de l'arrivée d'une énergie supplémentaire s'est faite jour, notamment chez le régulateur. Le déficit énergétique en période de pointe dans la zone électrique de Douala, la capitale économique, est projeté à 580 MW en 2024 et à 730 MW l'année prochaine, en intégrant cette fois l'exploitation complète de Nachtigal, selon une synthèse élaborée en février par l'Agence de régulation du secteur de l'électricité (Arsel).

Un plan d'actions prioritaires 2024-2026

Pour combler en partie cette insuffisance, il faudrait transférer l'excédent des deux autres zones électriques. Cependant, l'état du réseau, notamment celui de transport, ne permet pas l'acheminement d'une capacité d'à peine 500 MW. Deux des trois lignes de transport sont actuellement saturées et la situation devrait empirer avec l'opérationnalisation intégrale de Nachtigal, prévient le régulateur. Pour parer au plus pressé, Yaoundé, de concert avec la Banque mondiale, a instauré « un plan d'actions prioritaires 2024-2026 ». Ce plan d'urgence, portant sur le transport et la distribution, nécessite 400 milliards de F CFA (plus de 609 millions d'euros) pour satisfaire une demande industrielle supplémentaire de près de 580 MW à l'horizon 2026. « L'absorption optimale de l'énergie provenant de Nachtigal est du ressort du ministère de l'Eau et de l'Énergie, responsable de la mise en œuvre des projets de distribution et transport de l'électricité consignés dans ledit plan », reconnaît le ministre, Gaston Eloundou Essomba.