Par Cyrille Serge Atonfack Guemo
Bientôt une semaine que le rythme cardiaque des amoureux du football accélère, ralentit et repart, selon que l’action sur l’aire de jeu est favorable ou défavorable à la sélection que l’on porte à cœur. Dans le même mouvement, coups de pied, coups de tête, amortis et talonnades sont donnés sur le ballon rond qu’en spectateur, l’on ne peut pourtant atteindre. Qu’importe, la magie opère, au gré des images, des reportages, des commentaires et des pronostics. Le temps de l’édition 2022 de la Coupe du monde de football qui se déroule présentement au Qatar, le monde en effusion va fusionner à chaque rencontre. Du moins, tant que des visées extra sportives ne viendront pas interférer avec les élans de sympathie, voire de fraternité qui amènent la plupart à se mettre à plusieurs, pour mieux savourer en la partageant, leur passion du foot. Depuis quelques temps en effet, le sport en général, et le football en particulier, est devenu l’objet d’une âpre compétition d’un autre genre, car ne se déroulant sur aucune surface réglementée, sans aucun arbitre, mais plutôt dans les coulisses bien des fois sordides de la géopolitique. Un épais nuage fait de soupçons de trafics d’influence, de compromissions financières, et de cabales médiatiques pèse ainsi sur le monde du sport, à tel point que l’on est en droit de s’interroger sur la sincérité des campagnes de dénigrement, sur fond de revendications, qui font florès à l’occasion de certains regroupements sportifs.
De la défense des espèces non encore découvertes à la légalisation du droit aux homicides abortifs, de la consécration des stupéfiants en médication universelle à la transition politique, le sport sert désormais de tribune, sans pour autant que le mieux vivre des sportifs soit la chose la plus réclamée. L’amitié par le sport, devise chère aux militaires du monde entier a été ringardisée, et implicitement remplacée par l’exclusion par le sport. Récent pays organisateur de la Coupe d’Afrique des Nations de football, le Cameroun a reçu son content de diffamations et de quolibets portant sur la longévité au pouvoir de ses dirigeants. Quelle relation avec le sport ? Assurément aucune, sinon qu’il fallait échauder les esprits en prévision d’éventuels mouvements d’humeurs vite qualifiés de révolution populaire. Seulement, et contre toute attente de la part des détracteurs, les camerounais ont su rester unis et solidaires devant cette adversité qui peinait à contenir ses envies et ses jalousies. Cette campagne ne s’est pourtant pas éteinte avec les feux de la CAN 2021, très peu donnant notre sélection, Les Lions Indomptables, partante pour Qatar 2022. Nous y sommes bel et bien, et loin de ne faire que de la figuration. Il en va de même de toutes les autres disciplines dont les sélections représentent le Cameroun au plan international. Il est donc clair qu’avec le soutien populaire à son engagement sportif tous azimuts, le Cameroun aura décidé de devenir un acteur de la géopolitique sportive mondiale, plutôt qu’un enjeu sur la table du sport planétaire