Même si l’opération est encore recouverte de toute sa discrétion, des fins limiers la police camerounaise enquêtent sur une entreprise toute aussi discrète. INTERSTIS, dont le siège social est situé à Bastos, un quartier huppé de la capitale politique camerounaise. L’immeuble qui abrite le siège, appartiendrait à un puissant ministre de la République très médiatique sur les bords.
L’entreprise dont il s’agit est un centre d’appel, spécialisé dans les services après vente et des services à distance à des clients de luxe ou nantis. Un objet social qui est loin de renseigner sur les véritables transactions de l’entreprise dirigée par Charles Emmanuel Berc, un français, et surtout les milliards Fcfa qu’elle brasse annuellement.
La police veut savoir si effectivement elle facture l’heure aux clients entre 8 et 9 euro, alors qu’elle ne devait coûter qu’un seul Euro. Les enquêteurs veulent également comprendre pourquoi elle ne tient jamais de conseil d’administration, combien elle verse au trésor camerounais en termes de fisc et combien elle paie les employés (ils sont plusieurs centaines) camerounais et expatriés.
Selon des informations introduites, il y a un autre intérêt pour la police. C’est que certaines informations ont indiqué qu’au lancement de cette structure il y a environ quatre ans, certaines hautes personnalités de la République, aujourd’hui embastillés à Kondengui dans le cadre de l’opération épervier, avaient quelques liens avec ses promoteurs.
Des sources citent des apparatchiks du régime, dont un certain Marafa Hamidou Yaya. C’est même d’ailleurs cette piste qui aiguise la curiosité des services de renseignements généraux. Si ces liens demeurent, il faudra savoir comment sont opérés les mouvements de fonds qui sont, comme une lapalissade, le nerf de la guerre.