Le front Est de la région du Nord est menacé par des coupeurs de route et des bandits venus de la Centrafrique et du Tchad.
Si le théâtre des tueries, des attaques à mains armées, a souvent été la frontière avec la Centrafrique, celles enregistrées ces trois derniers jours viennent de la frontière avec le Tchad, selon les autorités municipales de l’arrondissement de Touboro.
Dans la nuit du 19 mai 2015, un certain Moussa Mechevel et son épouse ont été tués par des hommes lourdement armés ayant fait irruption dans le village Gazawa, à une vingtaine de km de la ville de Touboro.
Les mêmes hommes ont blessé le Sarki (le ministre de l’élevage) de la localité. Ce dernier qui était interné à l’hôpital de district de Tcholliré, aurait succombé à ses blessures, selon certaines sources.
Comme si cela ne suffisait pas, dans la nuit du 22 mai 2015, à une heure du matin, des hommes armés ont visité la concession du grand chef du Migrant Nord qui compte plus de 33 villages.
Ayant entendu des bruits dans son enclos, le grand éleveur sort avec sa torche pour voir et comprendre ce qui passe. Il est abattu lorsque la lumière de sa torche éclaire les malfrats. Il meurt sur le coup, selon Moussa Adamou, 3e adjoint au maire de Touboro.
Sa mort n’empêche pas les malfrats, plus nombreux que d’habitude, d’emporter plus de 100 boeufs, leurs cibles privilégiées. Selon d’autres sources, ces malfrats viennent du côté de la frontière avec le Tchad, transitent à partir de la réserve camerounaise de Bari-Boli, arrivent dans le Migrant Nord et se mettent à piller, voler et à l’extrême, tuant tous ceux qui résistent.
Les malfrats ont surtout profité de la période festive du 20 mai pour commettre leurs forfaits, car des éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) et les Equipes spéciales d’intervention rapide (Esir) qui patrouillent régulièrement dans ce grand village à la population cosmopolite, faite essentiellement d’éleveurs et d’agriculteurs, étaient occupés.
«Les forces de maintien de l’ordre étaient concentrés sur les préparatifs du défilé à Touboro », rapporte une source. Une localité qui, selon le 3e adjoint au maire de Touboro, a besoin d’une base militaire.
« Seule une base militaire dans ce grand village, peut atténuer, voire faire disparaître ces bandes armées et ces coupeurs de route. Nous lançons encore une fois de plus un appel en direction du gouvernement et des autorités régionales pour qu’ils ne nous oublient pas.
Nous souffrons et chaque jour qui passe, chacun se pose la question de savoir celui qui passera à la scelle », fait remarquer Moussa Adamou. Depuis le déclenchement de la guerre civile en Centrafrique, les populations de l’arrondissement de Touboro subissent régulièrement des attaques nourries des hommes armés.