La guerre contre la secte Boko Haram n’est pas encore terminée. Pourtant, des membres de comités de vigilance se posent déjà la question de leur avenir. Des interrogations relayées dans L’Œil du Sahel du 3 mars 2017.
«Alors même que la guerre bat son plein, l’État nous traite très mal. Qu’adviendra-t-il une fois que tout sera terminé ? À qui devrions-nous nous adresser ? Nos enfants ne vont plus à l’école parce que nous avons abandonné toute activité génératrice de revenus pour défendre notre pays, le gouvernement doit se pencher sur notre avenir», fait savoir Malloum, membre d’un comité de vigilance dans le Mayo-Sava.
Dr Aïcha Pemboura, stratège, craint que certains ne se transforment en hors-la-loi. «Ayant eu l’opportunité d’exister, d’être des acteurs respectés et craints à la fois, n’auront-ils peur une fois la guerre finie, d’être désœuvrés et passer inaperçus ? Il existe malheureusement un risque que malgré leur efficacité avérée ils ne se structurent en milices aussi dangereuses que Boko Haram au sortir au sortir de la guerre. Et ceci si une stratégie de démobilisation progressive qui tient compte de la poursuite de l’affaiblissement de Boko Haram n’est pensée n’est à présent pensée par l’État du Cameroun», soutient l’universitaire.
Raoul Sumo Tayo, propose que les pouvoirs trouvent un emploi aux membres de comité de vigilance qui sont pour la plupart dans la précarité. «Pourquoi ne pas utiliser les tracteurs en souffrance dans la région du Sud du pays (Ebolowa NDLR) au profit non seulement des membres des comités de vigilance mais aussi des populations en zones de conflits».