Les éléments du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) ont dû tirer en l’air pour dissuader la foule en colère. La Nouvelle Expression (LNE) parue le 26 septembre 2016 renseigne que le Préfet du Mayo-Banyo, Charles Gall, a été froissé lors d’une manifestation de la population à Bankim. La scène s’est produite le 23 septembre 2016.
À l’origine: la querelle au sein de la chefferie de 2e degré de Bankim. Selon le récit du journal, le 23 avril dernier, Philippe Njowé, par ailleurs Maire de la Commune de Bankim, et Vincent Mvouen, ont été destitués de leurs fonctions de notables de cette chefferie dirigée par Ibrahim Gah. Ce dernier les accusait de faux et usage de faux, tentative de déstabilisation, diffamation, etc.
Le 24 juin 2016, le Préfet du Mayo-Banyo convoque Gah II à Banyo. Charles Gall lui demande de rétablir les deux notables destitués. Ce que ce dernier refuse, arguant qu’il ne revient pas à un Préfet de choisir qui est notable dans une chefferie. C’est ainsi que le 23 septembre, ce chef de 2e degré décide d’introniser le nouveau notable, David Ngoué. Une cérémonie qu’aurait d’abord tenté d’interdire l’autorité administrative en faisant intervenir le Procureur de la République de Banyo. Face à l’entêtement du chef traditionnel, le chef de terre a lui-même effectué une descente sur le terrain.
Mais il est arrivé après la cérémonie d’intronisation. Sauf que le Préfet décide quand même de se rendre au domicile du Maire Philippe Njowé et l’installe comme chef du 3e degré de Diéké. Une décision qui a mis le feu aux poutres. Un témoin de la scène raconte: «C’est le Préfet qui est à l’origine de cette situation. Lorsqu’il rentrait de Diéké, et comme il y avait des gens en route, il s’est arrêté. Il est descendu de sa voiture, a cravaté un villageois et lui a donné un coup de poing. C’est de là où tout a dégénéré au point où les éléments du Bataillon d’Intervention Rapide qui l’escortaient ont tiré en l’air pour disperser la foule».
Selon le journal, «aux dernières nouvelles, il ressort que le Préfet, après une réunion tenue à Banyosamedi où il a tenu à expliquer comment il a été agressé, planifierait un enlèvement du chef supérieur de Bankim pour le conduire à Banyo parce que l’option de le faire arrêter normalement créera un soulèvement. Pour le moment, le calme semble revenu, mais la tension reste perceptible. Il est peut-être temps que les autorités compétentes se saisissent de l’affaire pour qu’une solution définitive soit trouvée».