Depuis de longues semaines, l’absence du commandant de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), suscite beaucoup d’interrogations au sein de l’opinion camerounaise et centrafricaine.
A raison. C’est l’un des plus vaillants officiers généraux que Paul Biya a déjà choisi pour une telle mission dans les forces onusiennes. La première explication-si elle est confirmée-va jeter un discrédit historique sur la crédibilité des cadres militaires camerounais, indique que le Général Martin Tumenta Chumo a abandonné ses fonctions, une «désertion en règle dans le jargon militaire». Parce qu’il serait mêlé à des trafics de pierres précieuses et d’autres sombres histoires de viols avec d’autres forces militaires internationales présentes en République centrafricaine. D’aucuns lorgnent déjà la France.
Et l’officier général camerounais aurait choisi de quitter les choses avant qu’elles ne le rattrapent. Des sources le signalent aux Etats unis d’Amérique où il s’était rendu, avait-on appris à Bangui, pour des raisons de santé. Des infirmations crédibles confirment sa présence en terre américaine. Pas pour des raisons de santé. Non plus parce qu’il se serait rendu au pays de l’Oncle Sam pour échapper a ses frasques en Centrafrique. Mais surtout parce qu’il se disait désormais en insécurité. Une version qui pourrait faire couler plus d’encre et de salive. Il semble que ses malheurs viendraient d’une puissance étrangère dont il avait déjoué les plans de contrôler la présidence de transition.
Et qui, pour représailles, chercherait à lui régler son compte à cet empêcheur de tirer le maximum de bénéfice d’une eau trouble, comme celle que connait le pays de Catherine Samba ¨Panza. Des informations de La Nouvelle Expression font état de ce qu’il avait déjà adressé au président Biya et à Ban ki-moon un rapport circonstancier sur la situation en République centrafricaine. Et que son départ pour les Etats Unis ne constitue aucunement une information pour ces grandes personnalités. Le cas du général camerounais dont les avis sont unanimes qu’il menait une carrière exceptionnelle, dans tous les cas, demeure un sujet très embarrassant à diverses instances.
La défection d’un commandant des forces onusiennes à ce niveau de responsabilité, et dans les conditions aussi floues, est forcément riche de sous-entendus et potentiellement porteuse de révélations. Ce n’est ni à au palais des Verres à New-York ni au Palais de l’unité à Etoudi au Cameroun que les langues vont facilement se délier. Mais l’affaire Tumenta ne tardera pas à livrer ses vrais secrets.