Ce détenteur de la médaille du mérite agricole décerné par le président Ahmadou Ahidjo, pratique la naturopathie depuis près de 30 ans.

C’est un français né à Goura, dans le département du Mbam-et-Kim en 1942. Louis Hatiyé, fils d’un père libanais et d’une mère française d’origine gabonaise, est l’ainé d’une famille de 11 enfants, dont 7, sont encore vivants aujourd’hui.
Louis Hatiyé, encore appelé Carlos, a fait des études d’apprentissage en plomberie et a travaillé pendant 10 ans à Douala, suivi de 20 années à Bertoua. Grâce à son père, il s’initie à la culture des plantes et à leur usage, et hérite à la mort de ce dernier, de 60 hectares qu’il va se mettre cultiver.

Avec le soutien de sa fille qui travaille dans une compagnie aérienne, il voyage à travers le monde et explore la biodiversité de la planète, notamment les plantes d’Amériques du Sud et de Chine. En dehors de ses plantes, il fait aussi du maraichage dans sa ferme à Goura et de l’apiculture. Son champ de production compte d’ailleurs environ 500 ruches.

Louis Hatiyé est un exemple d’intégration, et il est même détenteur du mérite agricole, décerné par le président Ahmadou Ahidjo au vue de ses accomplissements dans le domaine.

Sur le plan familial, Carlos a eu 9 enfants avec trois épouses et 35 petits enfants. Il vit aujourd’hui avec sa dernière épouse et un de ses petits-fils. C’est ce dernier qui l’aide à mettre en ligne les informations de son activité sur son site internet. Pour les Camerounais de son village, Carlos a tout l’air d’un « sorcier » et ils s’en méfient, explique-t-il.

A l’âge de 40 ans, les médecins lui avaient en effet pronostiqué à peine trois mois de vie en raison d’un cancer du côlon qui avait été traité à Paris. Mais depuis, les années sont passées et Louis occupe la moitié de son temps à Goura à cultiver ses plantes et s’occuper de sa ferme, l’autre moitié à Olembé (Yaoundé) pour y recevoir ses patients.

Sur le secret de son intégration, il conseille d’avoir le sens du dialogue et le sens de l’humour, car il faut savoir rire et blaguer avec tout le monde. Il faut savoir vivre avec et comme tout le monde, c’est-à-dire savoir rester simple et humble.