L’hebdomadaire Sans Détour cite son nom dans une liste qui comprend ceux de Dorothy Njeuma, Rene Zé Nguélé, Brigitte Mebandé et Martin Rissouck à Moulong.
Qui dirigera la future Cour Constitutionnelle du Cameroun ? La question revient parfois dans les milieux politiques du pays. L’hebdomadaire Sans Detour esquisse même déjà le portrait de son dirigeant idéal. Dans sa parution du 3 Mai 2017, le journal de Jean-Pierre Bitongo cite les noms de potentiels présidents de cette institution toujours pas fonctionnelle 21 ans après l’adoption de la nouvelle constitution du Cameroun. Selon notre confrère Dorothy Njeuma, René Zé Nguélé, Brigitte Mebandé et Martin Rissouck à Moulong sont ceux qui pourraient occuper cette haute fonction. S’appuyant sur des »indiscrétions », l’hebdomadaire soutient que Paul Biya pourrait mettre rapidement en place le Conseil constitutionnel.
Le but étant de « détourner l’attention de l’opinion publique des revendications qui enflent autour de la question anglophone, au sujet de l’accélération de la décentralisation à travers la mise en place des conseils régionaux et départementaux ». Notre confrère croit savoir que la liste des membres devant la constituer ainsi que l’organisation de cette institution était prête depuis quelques années. Sauf que l’on a dû la modifier à cause du décès de Peter Agbor Tabi et la nomination de Peter Mafany Musonge à la tête de la commission pour la promotion du bilinguisme et le multiculturalisme.
Mme Dorothy Djeuma, fidèle parmi les fidèles du chef de l’Etat camerounais est la première citée. « Ses chances ne sont pas moindres au regard de ses états de services. Ancien recteur des universités de Buea et de Yaoundé 1, elle a souvent été pressentie au poste de premier ministre. Toutefois, son atout principal demeure son genre, les femmes étant sous-représentées à la tête des institutions constitutionnalisées ». Elle pourrait cependant être disqualifiée par la trop grande présence des ressortissants du Sud-Ouest, sa région d’origine dans nommés à d’autres importants postes ces derniers temps, notamment à la présidence de la commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, de même qu’à la tête du groupe parlementaire Rdpc au Sénat.
Alexis Dipanda Mouelle, le deuxième « candidat » à la retraite après avoir quitté la Cour Suprême en 2015 peut être avantagé par « sa longue et riche expérience dans la gestion du contentieux électoral, principale mission du prochain Conseil constitutionnel. L’ancien président de la cour suprême est d’ailleurs le seul à avoir exercé cette charge, pour le compte de la cour suprême qui cumule les fonctions du conseil, en attendant sa mise en oeuvre. Par ailleurs, Dipanda Mouelle est crédité d’une solide expérience ; en plus de la cour suprême du Cameroun, il a occupé de multiples fonctions au sein des institutions de pratique du droit à l’instar de la Cour internationale de justice de la Haye ».
L’ancien procureur général près la Cour suprême Martin Rissouck à Moulong est le troisième nom évoqué. Il est lui aussi allé en retraite au même moment que Dipanda Mouellé. Ses compétences avérées de juriste pourraient le faire rappeler. Sans Détour rappelle qu’à l’époque où il était Procureur général de la Cour suprême, il avait déjà connu des contentieux relatifs au processus électoraux, qui constituent la principale feuille de route de cette nouvelle institution.
Le journal poursuit : « ceux qui croient maîtriser l’approche présidentielle dans le choix de ses collaborateurs estiment qu’il pourrait à l’occasion penser à un de ses plus anciens compagnons, en l’occurrence René ZéNguelé. Actuellement sénateur nommé, il a ruminé une certaine rancoeur, selon certains esprits retors, en se portant candidat à la présidence du Rdpc, le parti au pouvoir lors de son congrès de septembre 2011. Il pourrait dès lors s’agir d’une récompense personnelle, mais d’autres voix estiment que c’est à la région que devrait revenir une telle récompense, au cas où un de ses ressortissants devrait être choisi. Du coup, d’aucuns entrevoient une autre personnalité qui pourrait allier les considérations politiques et technocratiques, en la personne de l’honorable Brigitte Mebande.
Fidèle et loyale militante, puis responsable du Rdpc, son nom sur certaines tablettes s’explique par le rôle qu’elle a déjà joué à l’Assemblée nationale où elle est à sa 4ème législature. Mieux, la députée du Haut-Nyong s’est déjà familiarisée avec les fonctions du conseil, elle qui représente l’institution au sein de la Cour suprême faisant office de conseil constitutionnel. C’est dire si sa propulsion à la plus haute charge de l’institution ne constituerait pas un handicap pour la maitrise de la fonction. Son autre atout est son genre féminin, au moment où le discours politique du chef de l’Etat prône une meilleure représentation de la femme au sein des instances institutionnelles de l’Etat.