Le samedi 6 mai, le roi Charles III deviendra le 40e monarque britannique à être couronné à l'abbaye de Westminster. Il est devenu roi à la mort de sa mère, Élisabeth II, en septembre.

Quelle est la mission du Roi ?

Le roi est le chef d'État du Royaume-Uni. Toutefois, ses pouvoirs sont symboliques et cérémoniels, et il reste politiquement neutre.

Il reçoit quotidiennement des dépêches du gouvernement dans une boîte en cuir rouge, notamment l’ordre du jour de réunions importantes ou des documents nécessitant sa signature.

Le premier ministre rencontre normalement le roi tous les mercredis au palais de Buckingham, afin de le tenir informé des affaires gouvernementales.

Ces réunions sont totalement privées. Voilà pourquoi il n'y a pas de compte rendu officiel.

Le roi joue un rôle important dans le fonctionnement des députés :

La nomination d'un gouvernement.

Le chef du parti qui remporte les élections générales est généralement convoqué à Buckingham Palace, où il est invité à former un gouvernement.

Le roi peut également dissoudre officiellement un gouvernement avant une élection générale.

Ouverture de la session et discours du roi - le roi entame l'année parlementaire par la cérémonie d'ouverture de la session, au cours de laquelle il expose les projets du gouvernement dans un discours prononcé depuis le trône à la Chambre des rois.

La sanction royale : lorsqu'un texte législatif est adopté par le Parlement, il doit être formellement approuvé par le roi afin qu’il devienne une loi. La dernière fois que la sanction royale a été refusée, c'était en 1708.

En outre, le monarque dirige la cérémonie annuelle du souvenir qui a lieu en novembre au cénotaphe de Londres.

Le roi accueille également les chefs d'État en visite, comme le président sud-africain Cyril Ramaphosa, et rencontre régulièrement les ambassadeurs et hauts-commissaires étrangers en poste au Royaume-Uni.

Pour sa première visite d'État, Charles s'est rendu en Allemagne, où il est devenu le premier monarque britannique à s'adresser au parlement allemand.

Le roi est également le chef du Commonwealth, une association de 56 pays indépendants regroupant 2,5 milliards de personnes, et le chef d'État de 14 d'entre eux, connus sous le nom de royaumes du Commonwealth.

Camilla, la reine consort, soutient le roi dans son travail et s'engage elle-même auprès du public au nom des 90 organisations caritatives qu'elle soutient.

Certaines de ces associations se concentrent sur la santé et le bien-être et travaillent avec des personnes qui ont été violées ou agressées sexuellement.

Que se passera-t-il lors du couronnement ?

Au cours de la cérémonie à l'abbaye de Westminster, le roi sera couronné aux côtés de la reine consort.

Le couronnement est un service religieux anglican, célébré par l'archevêque de Canterbury. Le monarque est enduit d'huile sainte et reçoit le globe et le sceptre, symboles de la royauté.

Au point culminant de la cérémonie, l'archevêque placera sur la tête de Charles la couronne de Saint Édouard, une couronne en or massif datant de 1661.

Il s'agit de la pièce maîtresse des joyaux de la Couronne de la Tour de Londres, que le monarque ne porte qu'au moment du couronnement.

Contrairement aux mariages royaux, le couronnement est un événement d'État : c'est le gouvernement qui le finance et qui décide en dernier ressort de la liste des invités.

Qui d'autre fait partie de la famille royale ?

Le prince William est le fils aîné du roi Charles, de sa première épouse, feu la princesse Diana. Après la mort de la reine, il est devenu prince de Galles et duc de Cornouailles, tout en conservant son titre antérieur de duc de Cambridge. Il est marié à Catherine, princesse de Galles et duchesse de Cornouailles et de Cambridge. Ils ont trois enfants : Le prince George, la princesse Charlotte et le prince Louis.

La princesse royale (princesse Anne) est le deuxième enfant et la seule fille de la reine. Elle est mariée au vice-amiral Timothy Laurence. Elle a eu deux enfants avec son premier mari, le capitaine Mark Phillips : Peter Phillips et Zara Tindall.

Le duc d'Édimbourg (prince Edward) est le plus jeune enfant de la reine. Il est marié à la duchesse d'Édimbourg (Sophie Rhys-Jones). Ils ont deux enfants : Lady Louise Windsor et le comte de Wessex (James Mountbatten-Windsor).

Le duc d'York (prince Andrew) est le deuxième fils de la reine. Il a deux filles avec son ancienne épouse, la duchesse d'York (Sarah Ferguson) : La princesse Béatrice et la princesse Eugénie. Le prince Andrew s'est retiré de la fonction royale en 2019 après une interview controversée à la BBC sur des allégations d'agression sexuelle contre Virginia Giuffre. En février 2022, il a versé une somme non divulguée pour régler l'affaire civile d'agression sexuelle que Mme Guiffre avait intentée contre lui aux États-Unis

Le duc de Sussex (prince Harry) est le frère cadet de William. Il est marié à la duchesse de Sussex (Meghan Markle). Ils ont deux enfants : Le prince Archie et la princesse Lilibet.

En 2020, ils ont annoncé qu'ils prenaient du recul en tant que hauts dignitaires royaux et ont déménagé en Californie.

Comment fonctionne la succession ?

L'ordre de succession détermine quel membre de la famille royale prend le relais en tant que monarque lorsque le précédent meurt ou abdique. Le premier dans l'ordre - l'héritier du trône - est l'enfant le plus âgé du monarque.

Les règles de succession royale ont été modifiées en 2013 afin que les fils n'aient plus la priorité sur leurs sœurs aînées.

L'héritier du roi Charles est son fils aîné, le prince de Galles.

Le prince George, l'aîné de William, est le deuxième héritier du trône, et sa fille, la princesse Charlotte, le troisième. Le prince Louis est le quatrième et le prince Harry le cinquième.

Quelle est la popularité de la famille royale ?

Pour évaluer l'état d'esprit du public avant le couronnement, le programme Panorama de la BBC a commandé un nouveau sondage d'opinion.

Les résultats montrent un large soutien au maintien de la monarchie, 58 % des personnes interrogées préfèrent la monarchie à un chef d'État élu.

Mais au-delà de ces chiffres, le sondage montre que les attitudes diffèrent selon les tranches d'âge. En particulier, la monarchie semble avoir du mal à séduire les jeunes.

Alors que les plus de 65 ans sont les plus nombreux à soutenir la monarchie (78 %), les 18-24 ans sont les moins nombreux à le faire. Seuls 32 % d'entre eux soutiennent la monarchie. Ce groupe plus jeune était plus enclin, à 38 %, à préférer un chef d'État élu, bien que les 30 % restants étaient neutres.

L'indifférence pourrait être un problème tout autant que l'opposition, puisque 78 % des jeunes se disent "non intéressés" par la famille royale.