Actualités of Thursday, 28 July 2022

Source: www.camerounweb.com

Région de l’Est : le préfet ferme les sociétés minières après plusieurs accidents mortels

Il leur est reproché des « morts récurrentes de personne par noyade Il leur est reproché des « morts récurrentes de personne par noyade

• La décision a été prise sur instruction du gouverneur de la région de la Kadey

• Elle met fin aux activités de « toutes les sociétés minières en activité à Kambele

• Il leur est reproché des « morts récurrentes de personne par noyade


D’après l’ONG Forêt et développement rural (Foder), plus de 150 personnes sont décédées dans les mines artisanales à l’Est entre 2013 et 2021. Et les autorités semblent avoir pris conscience.
Dans un arrêté pris hier 27 juillet, le préfet du département de la Kadey, sur instruction du gouverneur de la région, met fin aux activités de « toutes les sociétés minières en activité à Kambele ». Ces sociétés sont fermées « jusqu’à nouvel ordre » pour une série d’accidents mortels qui ont suscité l’émoi au sein de la population ces derniers mois.

Ainsi, il leur est reproché des « morts récurrentes de personne par noyade du fait de la non fermeture des trous miniers après exploitation, des morts récurrentes de personne par éboulement du fait du non-respect des normes d’exploitation minière ; et de la menace de la dégradation de la route nationale n°10 5 (…) due à l’obstruction du lit de cours d’eau par des coulées boueuses ».
En juin dernier, la localité minière de Belita, dans le département de la Kadey, région de l’Est du Cameroun, a vécu un drame le 9 juin 2022. Selon Cameroon Tribune, le quotidien à capitaux publics, cinq personnes y ont péri sur une mine d’or artisanale, suite à un éboulement de terrain. Mais, selon le Foder, une ONG qui lutte pour la sauvegarde de l’environnement, au moins sept personnes ont été englouties.

Ce drame vient rallonger la liste des victimes de l’incivisme des entreprises minières de la région de l’Est du Cameroun, qui se soustraient à l’obligation réglementaire de réhabiliter les sites miniers après la recherche de l’or, en ne refermant pas les trous souvent laissés à ciel ouvert. Quand ils ne sont pas l’objet d’éboulements meurtriers pour les artisans miniers, ces trous provoquent des noyades une fois remplis d’eau.

Excédé par cet incivisme des entreprises opérationnelles dans les champs miniers du pays, le ministre des Mines, Gabriel Dodo Ndoké, avait publié en 2020, une liste de sociétés auxquelles il donnait 60 jours, à compter du 1er avril 2020, pour restaurer les sites déjà exploités, sous peine de retrait de leur permis. Mais, depuis lors, le phénomène ne semble pas s’être estompé, comme peut en témoigner le drame de Belita.