Une correspondance commise en date du 9 mars 2022 par le ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République et adressée au Secrétaire général des services du premier ministère aux fins de mettre un terme à la grève des enseignants publics dont le mot d’ordre a été lancé par le collectif « Ots », n’a pas reçu l’adhésion des syndicalistes radicaux mobilisés au sein du Syndicat national autonome des enseignants du secondaire (Snaes.)
L’adresse du ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh ayant pour objet : « Instructions du chef de l’Etat relatives aux revendications formulées par les enseignants, » signée en date du 9 mars 2022 et adressée au Secrétaire général des services du premier ministère pour « la mise en oeuvre urgente des mesures financières et administratives » afin de répondre à ces revendications en relation avec le mal être des Seigneurs de la craie dans les établissements publics, formulées par le collectif dit Ots qui a lancé, il ya trois semaines, un mot d’ordre de grève pour exprimer le ras-le-bol des infortunés, arrive dans un contexte où le mouvement d’humeur a pris de l’envergure avec le boycott systématique des cours.
Dans la région de l’Ouest, aux grades des enseignants qui ont une dent particulièrement dure avec les pouvoirs publics, responsables de leurs misères et pour qui l’avantage de cette grève est qu’elle est un mouvement acéphale dont personne ne revendique la paternité, » le commanditaire de ta grève est te bulletin de salaire qui devra contenir les effets financiers immédiats de toutes les revendications formulées. Ce qui signifie que chaque enseignant qui ressent dans son propre corps les méfaits du mépris du gouvernement, s’aligne derrière ces revendications sans avoir besoin d’une invitation particulière.
Trouver les 181 milliards Fcfa
Il faut toutefois relever que dans les rangs des grévistes syndicalistes, la note sus-dénommée du ministre est incontestablement un sujet à caution en raison de son imprécision à solutionner la crise. Aux dires des syndicalistes militants, cette correspondance ne présente aucune mesure concrète et directe ayant des effets financiers immédiates et il est curieux d’utiliser encore le terme « progressivement » alors qu’il s’agit de situations urgentes et très sensibles qui engagent la vie des enseignements, jeunes et par ricochet celle de toute la nation.
Quand l’on peut savoir qu’à l’occasion de la Can Total Energies Cameroun, « les sommes faramineuses ont été débloquées et l’on se demande comment les choses peuvent se compliquer quand il s’agit de trouver des solutions à des problèmes cruciaux, névralgiques et essentiels des enseignants ? L’on s’interroge bien où peuvent se situer les priorités dans ce pays où la ruse et la roublardise ont été érigées en mode de gouvernement ?
Dans tous les cas, il serait naïf et risqué pour les enseignants à qui la providence a donné un mouvement d’humeur exceptionnel en cette période de se rétracter sans avoir la solution définitive avec vocation de satisfaire l’entièreté de leurs revendications.
Dans ces conditions, la grève doit prendre le temps nécessaire : à l’étude, au traitement et à la concrétisation des effets financiers sur les bulletins de soldes des enseignants. Si le Cameroun se targue d’être un Etat crédible, il doit pouvoir trouver les 181 milliards nécessaires pour désintéresser les chevaliers de la craie.
Changer la qualité de l’éducation
Le représentant-Ouest du Syndicat national autonome des enseignants du secondaire (Snaes), Valery Touko estime que cette note est la bien venue en ce sens qu’elle exauce une partie des problèmes jusqu’ici, recensés. Et l’autre aspect, c’est qu’il ya déjà un début d’échéancier pour les sujets jusqu’ici, abordés.
Les syndicats sont en réunion ces jours-ci à Yaoundé,« toujours dans le même sillage. Il faudrait donc qu’ils soient, suffisamment, impliqués et que finalement l’on trouve des solutions définitives. Parce que quandje regarde cette note, elle concerne les compléments de salaires, rien n’est évoqué en ce qui concerne les carrières et avancements. C’est dire qu’elle a pris compte d’une partie du corps enseignants alors que le problème est général. »
Il faudrait l’adresser, véritablement, avec des réponses qui vont changer la qualité de l’éducation et motiver le personnel enseignant. Signalons, somme toute, qu’entre autres revendications des enseignants figurent : le retard des avancements, intégrations dans la fonction publique ; le non paiement des rappels et frais de correction ; le rançon- nement des personnels dans le traitement des dossiers, le mépris volontairement entretenu de la profession enseignante dans les décideurs.