• Le président du Mrc, Maurice Kamto a été aperçu au palais d'Etoudi la semaine dernière

• Sa présence en ce lieu a fait l'objet de plusieurs polémiques

• Le journal Jeune Afrique révèle en fin la véritable raison de sa présence



Depuis le 22 décembre dernier, une photo du véhicule de Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) est devenu virale sur les réseaux sociaux et certains journaux au point d'en faire l'objet de vives polémiques. Chacun, en fonction de sa position y va de son commentaire. D'un côté ceux qui ne trouvent aucun inconvénient à cela, et de l'autre côté ceux qui y voient une trahison ou une erreur politique qui frise un rapprochement de l'opposant Camerounais au parti au pouvoir. Au delà de tout ça, le journal Jeune Afrique a donné une version qui n'est pas loin de celle du Mrc. Ce journal rapporte que Maurice Kamto était au palais présidentiel d'Etoudi pour déposer un courrier inhérente à la péninsule de Bakassi.


En effet dans cet article titré "Lettre de Maurice Kamto à Paul Biya : ce que contient le courrier de l’opposant camerounais" , publié hier 28 décembre à 17h42, le journaliste de Jeune Afrique, Mathieu Olivier indique que «Le 21 décembre, l’opposant s’y est en effet rendu afin de déposer en main propre un dossier aux agents de la Direction de la sécurité présidentielle en poste sur place... Selon les informations de Jeune Afrique, le dossier de Maurice Kamto concerne une affaire de politique internationale, en l’occurrence le différend qui oppose le Cameroun et le Nigeria autour de la presqu’île de Bakassi. Celle-ci est au cœur d’un conflit juridique que se livrent Abuja et Yaoundé devant la Cour internationale de justice (CIJ) depuis plus de quinze ans.

Même si la CIJ a rendu dès 2002 un arrêt demandant au Nigeria de céder au Cameroun le territoire disputé, plusieurs désaccords demeurent en effet entre les deux pays au sujet du tracé de la frontière. En outre, un mouvement séparatiste nigérian, qui lutte pour l’indépendance du Biafra, opère dans la région, affrontant régulièrement l’armée camerounaise.» , souligne Jeune Afrique.


Dans un communiqué du Secrétaire Général du Mrc publié le 23 décembre dernier, ce dernier affirme que Maurice Kamto s'est effectivement rendu a présidence de la République, non pas pour des raisons politiques ni pour des affaires intérieures du pays, mais pour déposer contre décharge un courrier portant sur un sujet sensible d'intérêt national. Mais selon les commentaires des partisans du parti au pouvoir le Rdpc, le président du Mrc y était pour des raisons politiques.


Toujours dans son même article, Mathieu Olivier va plus loin en martelant que «Cinq soldats du Bataillon rapide d’intervention (BIR, forces spéciales camerounaises) y ont ainsi été tués en juillet dernier dans des affrontements avec les rebelles biafrais. « La région est toujours en proie à l’instabilité et il y a au Nigeria de plus en plus de voix qui s’élèvent pour remettre en question le jugement de la CIJ de 2002 », résume un expert à Yaoundé.

Or Maurice Kamto a été l’un des principaux acteurs du dossier de Bakassi du côté des autorités camerounaises. Avocat, spécialisé en droit international public, l’opposant a ainsi fait partie de la délégation désignée par Paul Biya lors des négociations ayant abouti à la décision de la CIJ en 2002 puis aux accords de rétrocession entre Yaoundé et Abuja en 2006» .